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Passionnant
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XXIe siècle
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New York
L’action de Park Avenue se déroule sur une petite semaine. Chaque chapitre traite des événements du point de vue d’un personnage plus ou moins proche des Darling, participant ainsi à l’accélération des événements qui vont bouleverser le destin de cette famille. Et progressivement, Park Avenue se lit comme une saga sur le destin d’une riche famille américaine, renouant ainsi avec un genre classique, à deux différences près. Cette saga se déroule en une semaine, et ce n’est que de façon très habile que Cristina Alger nous parle des origines de cette famille en faisant
de brèves incursions dans le passé. La deuxième différence est qu’il s’agit d’une famille qui n’est pas confronté à une guerre, qu’elle soit de Sécession ou Mondiale, comme c’est le cas d’habitude mais à un événement économique, l’économie étant à l’époque contemporaine ce que la politique était à l’époque des O’hara, par exemple. Le rythme est également extrêmement intéressant, puisque nous sommes à la fois dans l’action et dans l’attente d’un dénouement incertain mais imminent, et dans le passé, celui des origines des grandes familles mais aussi celui de leur âge d’or. Richesse et faillite, pouvoir et chute, ces grands thèmes de la littérature sont ainsi revisités avec grand talent par Cristina Alger, qui sait les adapter avec une grande habileté au monde contemporain.
Il y a enfin la famille Darling elle-même, dont le nom, si bien choisi, exprime tout ce que Cristina Alger a voulu nous faire éprouver pour elle. Leurs riches propriétés, leur élégance, leur style, bref tous les signes extérieurs de richesse sont parfaitement décrits par l’auteur qui nous fait ainsi pénétrer un monde fermé dont nous sommes, le temps de cette lecture, un familier. Mais il y a également l’esprit de clan qui les caractérise, jusqu’à ce que les apparences s’effondrent. L’éducation des sœurs Darling, Lily et Merrill, est une éducation en vase clos, les parents veillant à ce qu’elles ne fréquentent que les meilleurs établissements, et ne sortent jamais du milieu très sélectif auquel elles appartiennent. Manhattan, où elles évoluent, est donc une cage dorée nous nous sont décrits les vices (le superflu, l’enfermement, la vanité), d’une façon qui, toutes proportions gardées (ou pas), m’a parfois rappelé la façon dont le grand Fitzgerald dépeignait la richesse de Gatsby. Car il y a du Fitzgerald dans cette famille Darling, leur style, leur aisance, et la sympathie naturelle que nous ne pouvons nous empêcher d’éprouver pour eux, en même temps que la fascination qu’ils inspirent, nous mettant parfois dans la peau d’un Nick Carraway.
Central Park est un énorme coup de cœur, un grand roman qui tout en dépeignant avec justesse un événement contemporain peu exploré, y relie des thèmes vibrants dans une atmosphère absolument envoûtante.
Bien mené
Voici une bonne surprise pour un roman acheté sur sa bonne mine et une quatrième de couverture tentante.
L'écriture est claire et directe.
L'action ne se déroule que sur une semaine à NY dans le milieu de la banque et des avocats d'affaire.
On assiste à l'effondrement d'un édifice familial et financier où le cynisme dispute à la morale et à la fidélité.
Le propos est centré sur les personnages de la high society et ne met que peu en lumière les "employés" qui finiront par payer les pots cassés.
Un livre pour se féliciter de graviter dans d'autres sphères et un roman bien mené !