En cours de chargement...
Ecrits entre 1849 et 1852, les textes que rassemble ce volume mettent le point final au genre littéraire des discours, inauguré dès 1843. Différents de style et d'importance, ils n'en présentent pas moins un lien profond : leur commune insistance sur la valeur de la foi vraie. Aussi bien dans deux discours pour la communion du vendredi que dans un discours édifiant, l'accent est fortement mis sur la foi au pardon et sur la certitude que a l'amour couvre la multitude des péchés a.
Là également, partant de l'exemple de a la pécheresse a, Kierkegaard fait de la femme un admirable éloge, non sans songer à sa fiancée de jadis, Régine Olsen, dont il ne peut effacer le souvenir. Le discours sur L'immuabilité de dieu laisse poindre un refus de l'hégélianisme dans sa tentative de synthèse entre la philosophie de l'histoire et la théologie. Pour le penseur danois, si Dieu participe à l'événement, il demeure néanmoins essentiellement la puissance inchangée, l'éternel Immuable.
Aux hommes donc d'en tirer les conséquences : la crainte et le tremblement s'ils sont en désaccord avec lui, car c'est pour l'éternité ; le repos et la paix s'ils s'abreuvent à la source de sa fidélité sans défaillance. Pour un examen de conscience, "l'oeuvre de Kierkegaard qu'il faut lire si l'on se propose de n'en connaître qu'une" (E. Geismar), marque une étape dans les rapports de l'auteur avec ses contemporains.
La chrétienté, réalité sociologique et institution, n'a plus rien à voir, estime-t-il, avec le christianisme, révélation et exigence ; tel est le scandale des temps modernes, dont il faut déceler toutes les hypocrisies au long d'un a examen de conscience a qui met face à face avec le message originel. Mais ce qui importe, c'est de se voir dans le miroir de la Parole, et non d'observer le miroir lui-même en se détournant du nécessaire passage à la subjectivité.
Dans jugez vous-mêmes, suite logique du précédent écrit, Kierkegaard, en s'opposant farouchement à l'Eglise établie, dénonce une religion que des a professionnels "réduisent à n'être plus qu'une" compagnie d'assurance éthico-sociale a (J. Brun). Mais cette diatribe violente ne manque pas de traits positifs sur la vocation d'"imitateur" du disciple. A la suite de Luther, dont jamais Kierkegaard n'a parlé avec autant d'admiration, on voit ici soulignée l'importance primordiale de la foi, mais aussi l'impossible dissociation de la foi et des oeuvres.
