Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
"Il n'était pas un homme dur, mais la nécessité, la grandeur, l'importance de la tâche qu'il s'était assignées faisaient disparaître toute considération...
Lire la suite
"Il n'était pas un homme dur, mais la nécessité, la grandeur, l'importance de la tâche qu'il s'était assignées faisaient disparaître toute considération purement humanitaire. Il avait entrepris cette tâche avec fanatisme. Elle ne lui plaisait pas. Mentir, tromper, rouler même le plus vil représentant de l'humanité lui était odieux par instinct, par tradition, par éducation. Faire tout cela à la manière d'un traître répugnait à sa nature et choquait sa sensibilité. Il avait fait ce sacrifice dans un esprit d'humiliation. Il s'était dit avec amertume : je suis le seul qui puisse accomplir cette sale besogne. Et il le croyait."
Nostromo est un monument de la littérature de notre siècle. L'aspect prodigieux de cette œuvre - le plus long et le plus ambitieux des romans de Conrad - tient à la beauté et à la vérité de la description du Costaguana, vaste pays imaginaire du continent sud-américain. Pour inventer et mettre en scène cet univers bouillonnant et complexe où les paysages, les hommes, les langues s'entrechoquent autour d'un héros sombre, Nostromo, le capataz de cargadores, Conrad vécut en ermite pendant deux ans, plongé dans un labeur acharné. Nostromo personnage, Nostromo roman - comme Lord Jim - provoquent le même envoûtement, la même soif de lire et de relire.