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La région de la Méditerranée de l'Ouest vit une dynamique migratoire particulièrement intense. Chevauchant deux continents et des espaces culturels, économiques et géopolitiques différenciés, cette région devient le confluent de flux migratoires multiples. Ce laboratoire, où interagissent les flux réguliers et irréguliers de personnes, éthniquement et culturellement diverses mais agissant toutes pour un objectif similaire, qui est de s'expatrier pour vivre mieux, interroge les différentes crises à l'origine de toutes ces mutation et interpelle les chercheurs.
A l'heure où la rhétorique de la "crise des migrations" bât son plein à l'échelle mondiale, ce recueil de contributions, issues de recherches de terrain, cherche à donner sens aux conséquences des crises sur les mobilités et à en démontrer la relativité et la complexité dans les pratiques. L'idée est aussi de montrer que chaque crise des migrations produit des effets spécifiques. Les chercheurs démontrent en effet combien les effets des crises peuvent être contrastés selon les périodes, les contextes et les conjonctures Dans la démarche de cohérence des différentes contributions, sont d'abord apparues les leçons des crises historiques les plus anciennes : la crise religieuse inquisitoire qui a entraîné l'expulsion d'Espagne des andalous, juifs et musulmans, et la crise sociopolitique qui a provoqué l'émigration des juifs marocains vers Israël.
Nous connaissons aujourd'hui l'étendue des effets pervers cre la crise pétrolière de 1973 qui a provoqué l'extension de la migration illégale. La crise économique mondiale de 2008 qui a accentué la vulnérabilité des migrants-es et les révoltes arabes de 2011 ont aussi exercé des effets inattendus sur les migrations comme l'apparition inédite d'une mobilité nord-sud, l'accentuation des migrations sud-sud...
Ces défis posent aux sociétés et aux états de redoutables questions de gouvernante, qui exigent la volonté de comprendre les multiples impacts des crises sur les migrations.
