Marie ou La libération humaine...

Le 2 janvier 1997, le Vatican a pris une mesure disciplinaire exceptionnelle : il "excommuniait" - sans aucune autre forme de procès - le théologien de la libération sri-lankais Tissa Balasuriya, à cause de son livre Marie ou la libération humaine. Quelles sont donc les graves fautes ou les "hérésies" dont serait entaché l'ouvrage du Père Tissa Balasuriya ? Pour Rome, le théologien asiatique est coupable de "dérives importantes" concernant, entre autres, la doctrine du péché originel, la divinité du Christ et les dogmes sur la Vierge Marie. De son côté, le Père Tissa Balasuriya réfute point par point - dans un document inédit que nous publions - les accusations portées contre lui par l'ex-Saint-Office et réaffirme dans le même temps sa complète adhésion à la foi chrétienne. Existe-t-il alors des fondements valables pour remettre en cause une telle démarche ? La décision du Vatican est-elle vraiment une manière pour l'Eglise de se délivrer d'une "hérésie" dans un contexte planétaire où le dialogue interreligieux remet en question, chaque jour davantage, les certitudes dogmatiques du christianisme ? Il est légitime de se poser ces graves questions à l'heure où les plus grands théologiens, en particulier ceux du continent asiatique, sont obligés de repenser les dogmes et les fondements de la tradition chrétienne à la lumière du bouddhisme et de l'hindouisme. Afin de juger sur pièces - et pour la première fois en Occident - les éditions Colias - passant outre le veto des instances romaines -, ont décidé de traduire et d'éditer Marie ou la libération humaine, l'ouvrage du Père Tissa Balasuriya interdit aujourd'hui par le Vatican. Le lecteur trouvera aussi, en exclusivité, le dossier complet sur le processus qui a conduit à l'excommunication du théologien sri-lankais (documents confidentiels et enquêtes). Rappelons que cette sanction est intervenue après quatre années de procédures fastidieuses et humiliantes, dignes des plus sombres périodes de la sinistre Inquisition.