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Dans son entreprise de fondation de la psychanalyse, Freud a voilé les liens qui l'unissaient à la religion juive. Pourtant, certaines de ses intuitions ne sont intelligibles qu'à la lumière des textes hébraïques. Tel est le point de départ de Gérard Haddad, qui l'entraînera, au-delà de Freud, à émettre une hypothèse très novatrice, déchiffrée dans les rites alimentaires juifs : l'acte originel qui détermine l'intégration de l'individu dans le groupe est un acte de dévoration très particulier puisqu'il s'agit de manger des mots organisés en Livre.
Manger le Livre, voilà l'acte fondamental. De surprenantes passerelles apparaissent entre l'eucharistie et les mythes culinaires bororos ou entre la dyslexie et les techniques publicitaires. Mais Gérard Haddad nous permet aussi de comprendre pourquoi et comment l'alcool intervient dans la création littéraire. Ibsen, Lowry et tant d'autres, nous révèlent le secret connu et masqué depuis qu'il y a des hommes : nous sommes tous des mangeurs de Livre, ou, parfois, à défaut, d'images, comme le précise l'auteur dans une postface inédite.
Seder
Gérard Haddad, Né à Tunis en 1940, ingénieur agronome entame une psychanalyse avec Jacques Lacan en 1969 qui durera onze ans qu’il raconte dans son livre Le jour où Lacan m’a adopté (Grasset, 2002). Onze ans qui vont ramener celui qui était alors marxiste à retrouver le judaïsme. Il est désormais psychanalyste. C’est ainsi qu’Haddad publie de nombreux livres au croisement du talmud et de la psychanalyse. Manger le livre est un commentaire de la fête de Soukkot à partir du rapport 'étrange' qu'Israël entretient avec la nourriture dans le 'seder'. Pour Haddad, le seul élément stable de la réflexion freudienne est celui de l’aliment. Le mythe qu’invente Freud a recours au repas et à l’élément oral. Les disciples de Freud ont notamment réfléchis autour du repas de la paque juive