Les Relations Des Pays D'Islam Avec Le Monde Latin Du Milieu Du Dixieme Au Milieu Du Treizieme Siecle. Analyse Et Synthese

Entre le milieu du dixième siècle et le milieu du treizième siècle, du Maghrib au Mashrik, les pays d'Islam entretiennent d'incessantes relations, aussi composites que complexes, avec le monde latin : la réception des ambassades et la conclusion des trêves font écho au bruit des armes de la Reconquête et des Croisades, de la prise de Palerme et de celle de Mahdiyya. Les marchands sillonnent la Méditerranée : les Amalfitains se rendent à Kairouan, à Cordoue, au Caire au dixième siècle, tandis que, deux siècles plus tard, les Génois et les Pisans se logent dans leur fondouk d'Alméria ou de Valence. Tolède et Palerme font figure de métropoles culturelles où l'intense activité des traducteurs tolédans, tout comme le patient labeur d'al-Idrisi rédigeant en arabe pour le roi Roger II une description du monde, assurent la transmission des savoirs des pays d'Islam vers le monde latin. Ces échanges constants, ces interactions permanentes entre dar al-islam et monde latin contribuent à forger une image de l'Autre : image noircie, aux traits déformés et dénaturés, image positive aussi, celle du prince dont on loue les qualités. Le caractère complexe de ces relations tient aux trois siècles envisagés, marqués par les flux et les reflux de l'expansion latine. Il tient aussi à l'espace concerné : un Gaston IV de Béarn entre à Jérusalem en 1909 et à Saragosse en 1118. Il tient, enfin, à la multiplicité des enjeux qui s'entrecroisent : ils permettent de saisir la figure d'un Georges d'Antioche, chrétien syrien, ministre de l'émir ziride puis du roi normand de Sicile. De ces relations multiples et croisées entre pays d'Islam et monde latin, l'ouvrage se propose de présenter les grandes tendances.