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En cet automne 1989, le cyclone qui menace La Havane perturbe l'inspecteur Mario Conde au moins autant que la corruption qui règne parmi ses collègues du commissariat et la mise à la retraite de son chef. Il pense à démissionner mais accepte de mener une dernière enquête sur un assassinat : le meurtre horrible et quasi rituel d'un ancien responsable de l'économie cubaine exilé et de retour avec un passeport américain.
Il fouille le passé et plonge dans l'époque des confiscations et des nationalisations, avec toutes les magouilles que la situation a permises. Désabusé, il dévoile surtout le malaise d'une génération de trentenaires qui n'a connu que le revers de la médaille révolutionnaire. Leonardo Padura utilise ici toutes les ressources du roman noir pour aller au plus profond des interrogations de ce qu'il nomme "la génération cachée", la sienne et celle de son héros.
Le tournant d'une vie
L'inspecteur Mario Conde voudrait tout plaquer. Lorsque l'histoire débute, il est nu, à sa fenêtre, saoûl et en train d'appeler un cyclône. Quelques heures plus tôt, il a démissionné de la police, dégouté par la corruption et la mise à pied de son mentor, le major Rangel. Pour tout arranger il a bientôt 40 ans.
Seulement la police ne veut pas le laisser tranquille ... le voilà forcé par un colonel élégant et parfumé à résoudre une enquête en moins de trois jours. Un Cubain de Miami, rentré au pays a été retrouvé mort et mutilé. Sa femme ne semble pas éperdue de douleur, il n'avait plus vraiment d'amis dans l'île. Il serait revenu voir son père mourant, mais Mario n'en croit rien.
Il plonge dans le passé troublé du mort sans se douter qu'il remontera plus de dix siècles en arrière.