Sculpteur et peintre avant tout. Ecrivain pas du tout ", écrivait Henri Vincenot (1912-1985) a vingt-cinq ans dans son journal intime. Une telle déclaration ne manquera pas de surprendre ceux qui ne le connaissent que comme l'auteur de La Billebaude ou des Récits des friches et des bois ! Malgré ces propos qui sonnent comme une profession de foi, Vincenot ne choisit jamais entre le ciseau du sculpteur, le pinceau du peintre, la plume et, même, le crayon ou le piano du compositeur. Toute sa vie durant, il eut besoin de recourir à plusieurs formes d'art, alternativement ou quasiment en même temps, pour exprimer son amour du beau et son humanisme. Car loin d'être un touche-à-tout plaisant et habile, un " peintre du dimanche " comme il en existe tant, Henri Vincenot était passionné, " possédé ", par la création artistique. Il s'inscrivit à l'âge de dix-huit ans à l'école nationale des beaux-arts de Dijon, ou il fut l'élève de maîtres célèbres. Là, il perfectionna son sens du trait, des couleurs et des formes. Sa production picturale étant constante et importante, il participa, de 1931 à 1981, à de nombreuses expositions, régionales ou d'envergure nationale, et vendit régulièrement des toiles dans diverses galeries parisiennes. Son œuvre sculpté, sur bois, plus confidentiel et réservé à ses proches, est aujourd'hui exposé au musée de la Vie bourguignonne à Dijon. " Je ne peins que les lieux ou se passe ce que j'écris, et je n'écris que sur les lieux et les personnages que je peins ", a dit Vincenot, un jour de vernissage. Il est donc temps de se livrer a une promenade " à la Billebaude " dans son œuvre artistique tout entière, le regard vagabondant d'une de ses toiles à une de ses sculptures, pour revenir a un extrait de ses livres... Voici aussi l'occasion d'aller à la source même de son inspiration, et de redécouvrir les thèmes de prédilection de cet homme, véritable peintre du bonheur dans toutes ses manifestations et dans tous ses états.
