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Cet ouvrage présente pour la première fois une archéologie anthropo-biologique et philosophique des rapports du mythe, de l'écriture et de la technique. Confrontant ses résultats aux théories les plus reconnues de la communication et des médias, il détermine les limites de leur validité. Comparant le désir pragmatique de communication au phénomène mythique, A. Eyene Essono dégage, à la suite de G.
d'Humboldt, la prosopopée verbale comme fondement sensible et intellectuel du rapport de l'être humain au monde. Le mythe active ce rapport en se traduisant directement en perceptions, en actions et en actions consommatoires. Ce rapport se clive de lui-même avec l'apparition de l'écriture. Celle-ci coupe ce rapport pragmatique du vivant au monde de ses racines référentielles et s'implante comme monde autoréférentiel à la place du monde réel.
La restitution de la complétude de ce rapport a lieu dans l'insertion de la parole dans l'histoire : dans le récit, comme l'avait vu P. Ricoeur. Mais le récit se clive lui-même dans l'historiographie qui invente l'archive comme lieu présumé d'une objectivité historique. Cette reconstruction de la phylogenèse préhistorique et historique de l'être humain s'achève par les analyses du phénomène d'abstraction numérique du langage, où la pensée se trouve dépotentialisée, et de la photographie, où s'opère la résurgence du récit.
L'idéologie de l'agir communicationnel se trouve ainsi relativisée dans sa visée comme dans ses effets, ce qui permet d'intégrer, de confirmer ou d'invalider par l'anthropobiologie les diagnostics des théoriciens des médias.