La société sans la guerre

L'ennemi a disparu. La France vit en paix. Mais quelle est la qualité de cette paix ? Quelle forme prendra-t-elle et pour combien de temps ? l'Union soviétique a disparu. Les Etats-Unis dominent le monde. Ils proposent, sans le dire ouvertement, une solution imparfaite, incomplète, égoïste et fondamentalement insatisfaisante: la paix par l'empire. Simultanément les sociétés occidentales vieillies, fourbues mais toujours plus avides sont entrées dans l'époque de l'hypermédiatisme où chacun peut, à sa guise, créer un temps et un espace artificiels. De plus en plus sécuritaires, rejetant jusqu'à l'idée de la mort biologique, ces sociétés deviennent peu à peu inaptes aux conflits ou post-belliques. Ce serait donc la paix par défaut, imparfaite elle aussi. Car la guerre a tôt fait de nous rattraper soit que, sur nos écrans, elle agresse nos consciences, soit encore qu'elle se rapproche décidément trop près de la zone de quiétude euro-atlantique. Ce livre propose ici une troisième issue, le réalisme pacifique qui suppose que pour réussir l'idéal de paix se dote d'une stratégie de conduite de la paix. Cette approche pragmatique entre en conflit avec les conformismes du pacifisme bien-pensant. Car le réalisme pacifique envisage la création de forces militaires nouvelles, délaissant les matériels inadaptés, mais prenant le meilleur des technologies de pointe au service de son objectif: la paix durable. Il construit des tactiques et développe des manœuvres. Démarches nécessaires pour qui refuse la morne répétition des mêmes échecs, au terme des mêmes efforts - bons offices, interposition, peacekeeping -, souvent dans les mêmes lieux où la guerre se confond avec l'Histoire. Afrique, Caucase, Afghanistan, Cachemire, Chypre, Balkans. Le réalisme pacifique s'adresse aux politiques, aux militaires et au publie pour affirmer que la paix du XXe siècle sera stratégique ou ne sera pas.