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Primitifs, coupeurs de têtes, sauvages, cannibales... Derrière ces poncifs éculés appliqués à la Nouvelle-Guinée-Occidentale, se cachent des sociétés complexes, parfaitement adaptées à des conditions naturelles difficiles. Faute d'avoir pu constituer un Etat, les Papous de la partie occidentale de l'île se voient aujourd'hui refuser la possibilité de vivre sur leur territoire selon leurs propres règles.
En effet, depuis 1962, date à laquelle l'ONU a légué cette colonie, jadis néerlandaise, à l'Indonésie, les populations locales souffrent d'une nouvelle forme d'occupation. Obligées de renoncer à leur culture, pour tenter de s'intégrer à un système qui ne leur laisse aucune place, elles ont développé une résistance multiforme. Des mouvements millénaristes à l'idéal nationaliste, les Papous ne cessent depuis les années 1960 de clamer leur refus de la présence indonésienne.
Ce conflit méconnu a déjà coûté la vie à plusieurs dizaines de milliers de personnes. Au-delà, il entraîne la disparition d'un peuple et d'un modèle riche en enseignements. Doit-on laisser une place dans le monde contemporain aux sociétés qui n'ont pas voulu ou qui n'ont pas pu constituer d'Etat Nation ? Cet ouvrage apporte de nouveaux éléments à ce débat fondamental.