L'Europe à l'heure de la reconquête catholique

L'Europe. Le terme, d'origine sémitique, était utilisé par les navigateurs et commerçants phéniciens pour désigner tout ce qui se trouvait à l'ouest de leurs terres. Pour ces peuplades, c'était un moyen de nommer différemment le coucher du soleil. En somme, une simple commodité de langage... A partir de Charlemagne pourtant, l'Europe devient une réalité géopolitique. C'est un territoire bien délimité, dont les frontières épousent approximativement celles de l'Empire romain. Actuellement, l'Europe occupe le devant de la scène politique et religieuse et le pape Jean-Paul II a choisi de convoquer le synode des évêques européens, celle grande assemblée régionale, la dernière du siècle, avant la fin de l'année, pour qu'elle ne soit pas éclipsée par les festivités du grand Jubilé de l'an 2000. A l'heure actuelle, on assiste à un rapprochement entre les protestants et les anglicans au sein du Conseil œcuménique des Eglises à Genève. Rome et Genève se définissent concurremment comme des religions chrétiennes œcuméniques qui luttent pour imposer leurs visions respectives d'une Europe chrétienne. Mais cela n'empêche pas l'apparition de nouvelles zones de frictions. Récemment, les orthodoxes ont pris leurs distances avec le Conseil œcuménique des Eglises pour former une alliance conservatrice avec les catholiques. Lancés dans une lune sans merci pour sauvegarder leurs vieux privilèges, des groupes de pressions réactionnaires s'organisent pour faire de l'Europe chrétienne une réalité. Sur fond de remise en cause de l'universalité de la lâché à la française, à l'initiative du cardinal archevêque de Paris, Jean-Marie Lustiger.