L'art de l'autoportrait - Histoire et théorie d'un genre pictural - Beau Livre

Odile Menegaux

(Traducteur)

,

Reto Morgenthaler

(Traducteur)

Note moyenne 
Omar Calabrese - L'art de l'autoportrait - Histoire et théorie d'un genre pictural.
L'histoire de l'autoportrait est longue et séduisante. Elle remonte à l'Antiquité classique, aux peintres et sculpteurs égyptiens, aux artistes grecs... Lire la suite
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Résumé

L'histoire de l'autoportrait est longue et séduisante. Elle remonte à l'Antiquité classique, aux peintres et sculpteurs égyptiens, aux artistes grecs et puis romains. Au Moyen Age, la représentation de soi-même est pratiquée surtout par les enlumineurs et par les artisans du vitrail. Mais l'époque décisive pour l'affirmation de l'autoportrait est la Renaissance. La raison en est simple: jusqu'au Quattrocento l'artiste n'avait pas le statut d'intellectuel, mais seulement d'artisan; il n'était donc pas digne de la gloire inhérente à la reproduction de son visage ou de son corps. En fait, les autoportraits anciens et médiévaux ne " ressemblent " pas à leurs exécuteurs. Ils sont plutôt des signatures visuelles que des images de leurs auteurs. Au XVe siècle, au contraire, la personne de l'artiste est reconnue et il commence à être considéré comme partie prenante de l'univers culturel de son époque. Tout d'abord, la pratique de l'autoportrait est timide et plus ou moins masquée: les artistes insèrent leurs visages dans la foule des personnages des histoires racontées. Ils se cachent, se représentant en héros mythologiques ou en figures religieuses. Enfin ils arrivent à se figurer exactement comme les aristocrates, les autorités religieuses ou les riches marchands qui commandent des portraits comme affirmation de leur propre puissance. La pratique de l'autoportrait est dorénavant parfaitement fixée, et deviendra quelquefois une obsession pour certains artistes: Dürer, Rembrandt, Van Gogh, Munch, Dali. Ensuite, cette pratique varie, selon les idées et les goûts de chaque époque. Dans la première partie du Cinquecento, par exemple, l'artiste ne se montre pas devant son chevalet avec ses pinceaux en main (il veut prouver qu'il est un intellectuel à part entière). Dans la seconde partie du Cinquecento, il se présente toujours en train de peindre (pour prouver ses capacités techniques). Dans cette seconde moitié du siècle les femmes commencent à produire des autoportraits, et il s'agit souvent d'œuvres de jeunesse (les femmes ne sont pas reconnues en tant qu'artistes et outrepassent leurs droits en peignant un portrait, le leur). C'est au XVIIe siècle que remonte la naissance de l'expression des sentiments (l'autoportrait que nous appelons aujourd'hui " psychologique"), qui deviendra typique au XIXe siècle avec le Romantisme. Et toujours au XVIIe siècle apparaît la figure de l'artiste " maudit ", qui trouve son apogée avec Caravage, mais que nous retrouvons au XIXe siècle avec Van Gogh ou Courbet. L'histoire de l'autoportrait, on le voit, n'est pas séduisante seulement parce que nous y trouvons les visages des grands artistes du passé. Chaque période artistique dévoile, par le biais de l'autoportrait, ses théories: sociales, culturelles, symboliques. Par exemple, au moment même de la naissance de l'autoportrait dans les Flandres ou dans la Florence du Quattrocento, les peintres doivent se poser le problème de la construction de l'image. Si le tableau est un miroir qui, selon les lois de la perspective, reflète le monde, et si l'autoportrait nécessite un miroir pour se reproduire: comment montrer cette double spécificité? Ou encore: comment se représenter, en regardant le spectateur ou en regardant un point extérieur, de profil? La décision est contradictoire: dans le premier cas, l'artiste tutoie son interlocuteur, qui ne devrait pas exister parce qu'il se trouve devant un miroir; mais dans le second, il se montre en troisième personne, et nie alors l'existence même du miroir. Ainsi, l'histoire de l'autoportrait manifeste la complexité extrême de la réflexion des artistes sur l'art; et cela jusqu'à nos jours, quand la négation du réalisme de la représentation oblige les artistes à trouver des formules tout à fait différentes pour établir leur propre identité, des formules qui en même temps soulignent la subjectivité de l'œuvre d'art, mais aussi la présence de l'artiste dans l'œuvre elle-même. L'autoportrait de l'artiste n'existe plus, l'œuvre est toujours un autoportrait...

Caractéristiques

  • Date de parution
    01/04/2006
  • Editeur
  • ISBN
    2-85088-117-1
  • EAN
    9782850881176
  • Format
    Beau Livre
  • Nb. de pages
    390 pages
  • Poids
    3.745 Kg
  • Dimensions
    29,0 cm × 35,0 cm × 5,0 cm

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À propos de l'auteur

Biographie d'Omar Calabrese

Après des études de linguistique à l'université de Florence, Omar Calabrese a enseigné durant vingt-deux ans à l'université de Bologne. Il a fait une sorte de tour du monde en tant que " visiting professor ", s'arrêtant à Yale et Harvard, à l'Ecole des hautes études en sciences sociales de Paris, à la Complutense de Madrid, à l'université de Valence, Bilbao, Barcelone, à la Technische Universität de Berlin, ou encore à la Vrije Universiteit d'Amsterdam, à Anvers, Helsinki, Buenos Aires, Bogotà, Prague, Vienne. Il fut aussi le directeur du musée Santa Maria della Scala à Sienne. Aujourd'hui, il tient la chaire des sciences de la communication à l'université de Sienne, où il dirige également l'École supérieure des sciences humaines. Omar Calabrese fut aussi le commissaire de l'exposition Personnes, le portrait de groupe au Quarto Stato, au palais Venezia de Rome en octobre 2003, ainsi que de l'exposition Vénus dévoilée au palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Omar Calabrese a publié plus de vingt livres, dont: Il linguaggio dell'arte (1984). - Letà neobarocca (1987). - Mille di guesti anni (1991). - Breve storia della semiotica (2000). - Tiziano, La Venere di Urbino (2003).

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