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Cette année-là, Lou va la vivre avec toute la rage, toute la fureur de ses quinze ans. Elle la vivra dans la blessure d'une perte infiniment douloureuse, celle de sa mère, avec l'amour inconditionnel qu'elle voue au "p'tit frangin" . Elle la vivra dans cet éveil au corps, aux sens, dans les mains de cet homme, "cet étranger" , rencontré par hasard à la sortie du lycée. Elle la vivra avec la poésie, l'univers rimbaldien qu'elle découvre mais aussi avec ses mots à elle, ses mots rouge sang dont elle inonde son journal qui l'aident à subsister, s'évader.
Sa rencontre avec Arthur, un jeune étudiant en philosophie, va la submerger comme un torrent de lumière.
L'amour, c'est comme les oiseaux
Dans ce court, mais intense roman, Lucile Bernard nous convie à partager la vie de Lou, 15 ans, aux prises avec un monde dans lequel elle a perdu toutes ses attaches. La jeune fille nous raconte la perte de sa mère, la tyrannie de ses frères, l'omniprésence d'un petit frère dont elle doit toujours s'occuper... Mais c'est surtout toute la luminescence de son jeune âge que l'auteur parvient à transcender dans cet ouvrage ; malgré tous ses malheurs, Lou s'accroche à la poésie (Rimbaud) et à l'écriture comme à une bouée de sauvetage pour échapper à ses soucis. Lucile Bernard parvient à faire cohabiter les ténèbres et la lumière avec talent et nous livre une histoire aux résonances très actuelles.