En cours de chargement...
Des camps de réfugiés tziganes jusqu’à la Sorbonne : le premier témoignage d’une jeune Rom, sans concessions, émouvant et au-delà des préjugés. Je m’appelle Anina, j’ai 22 ans et je suis Rom. Avant d’arriver en France quand j’avais 7 ans, j’ai connu les squats, les camps où on entassait les tziganes en Roumanie ou en Italie, les chambres miteuses. Quand je suis arrivée ici, j’ai dormi dans un camion, je n’ai pas toujours mangé à ma faim.
J’ai même dû faire la manche dans la rue pour survivre et j’en ai gardé la trace d’une humiliation indélébile. Mais je voudrais aussi vous raconter une autre vérité. J’ai appris le français, puis j’ai obtenu mon bac S avec mention. Aujourd’hui, je suis en maîtrise de droit à l’université de la Sorbonne. Quand on a traversé ce que j’ai traversé, c’est qu’on a la rage de réussir. De prendre une revanche sur la vie… Les Roms ne sont pas seulement des personnes qui font la manche, des voleurs de poules.
C’est une communauté qui a une culture, une histoire. Il ne faut pas en avoir peur, il faut juste essayer de nous comprendre et de nous donner une chance. Je n’ai pas oublié d’où je viens et à travers mon histoire, je voudrais que l’on comprenne qui nous sommes.
Des camps de réfugiés Roms jusqu'à la Sorbonne
A travers son témoignage sur son parcours des camps de réfugiés Roms jusqu'à la Sorbonne" veut rentre hommage à ses parents, montrer que les roms ne sont pas que des personnes qui volent, font la manche.. et donner une lueur d'espoir aux Roms de Roumanie.
Voici un extrait qui résume bien ses intentions:
"Les Roms ont évidemment exactement les mêmes capacités que les autres être humains. Je dirais même qu'ils en ont plus , du fait justement des difficultés de leur quotidien, des épreuves qu'ils ont eues à subir depuis des siècles. Cette dureté de vie qui a forgé leur caractère au fer rouge, qui leur donne ce courage, ce gout de l'effort, cette soif de réussir et de se dépasser. C'est ce qui les fait peut être aussi autant aimer la vie, l'instant présent, car le futur est toujours incertain pour les Roms"
J'ai trouvé qu'Anina est restée très pudique et ne semble pas avoir dit ses réelles conditions de vie par honte ou par respect.