Indochine. Autopsie D'Un Echec, Legion-Paras

La guerre d'Indochine cultive l'ambiguïté et les paradoxes. Des contextes successifs que l'on pourrait qualifier de simples ou d'évidents parsemèrent cette époque mais générèrent, pourtant, des situations inextricables. Ce conflit ne semblait pas inéluctable. Une succession de conjonctures et de conjectures, mais surtout d'actes politiques manqués, vont entraîner la France dans un engrenage militaire qui se révélera désastreux sur le plan humain. Le Corps Expéditionnaire Français d'Extrême-Orient, constitué difficilement, est le reflet d'une métropole coloniale qui ne possède plus le lustre d'antan. Il formera un ensemble hétérogène voire hétéroclite. Face à lui, l'adversaire viêt-minh déterminé et engagé dans une lutte de libération nationale usa d'abord de sabotage et de guérilla puis s'appuyant, à partir d'octobre 1949, sur le voisin et allié communiste chinois, il entreprit, dans un contexte mondial de guerre " froide ", de faire triompher le marxisme-léninisme. La Légion étrangère et les troupes aéroportées composèrent, entre autres, les unités combattantes d'Indochine. Leurs traditions et leur vocation les entraînèrent, souvent, au sacrifice suprême. Creuset pour des hommes déphasés, la Légion étrangère cultive la rédemption. Dans les troupes aéroportées, c'est le saut en parachute qui intronise l'individu. Les combats cimentent ensuite ces microcosmes en glorifiant l'abnégation, le sacrifice et le devoir. Au bout de trois années de recherches ponctuées d'entretiens, l'auteur propose cette étude qui mêle le contexte militaire au contexte politique, indissociable de cette guerre d'Indochine.