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Comment une littérature de langue française et une culture
francophone, issues du fait colonial, sont-elles souvent, de part
et d'autre, c'est-à-dire à l'intérieur comme à l'extérieur du pays,
l'alibi de certains malentendus involontaires, sinon voulus et
entretenus, exactement comme l'est la petite amulette dite
"main de Fatma", dans les usages symboliques et pseudo-
symboliques qu'on en fait pour la commodité d'une
signalétique lisse et consumériste ? Comment faire, surtout,
pour être et demeurer, aujourd'hui, un francophone tunisien
sans complexe, et sans fatalement renoncer à sa culture
arabophone, ni en subir quelques oukases, quand on appartient
à cet espace de la francophonie, par l'écriture, la recherche,
l'enseignement ou la simple empathie culturelle ? La femme,
l'altérité, l'écriture, l'hybridité et la francophonie seraient le
pouce, l'index, le majeur, l'annulaire et l'auriculaire de cette
jeune littérature tunisienne de langue française et de cette
culture francophone apparemment assez prospères, mais
pâtissant en réalité de moult incompréhensions.
Comme les
cinq doigts, ces thématiques sont, plus que d'autres,
consubstantielles de l'espace de la francophonie en Tunisie,
complémentaires et, à l'évidence, susceptibles de donner le
change par leurs couleurs, leurs dimensions et leurs lignes, aux
plus avertis des chiromanciens parmi les lecteurs et les
critiques.