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Le rapprochement de ces trois mots : Descartes, nature et
infini n'a rien de surprenant. Descartes n'a pas eu seulement la
passion de la raison ; il en a eu au moins deux autres, celle de
la nature et celle de l'infini. Encore faut-il s'entendre sur ce
qu'il comprenait par nature et infini. Dans un précédent
ouvrage, l'auteur a montré que l'étude de la nature extérieure a
occupé toute sa vie et fait de lui un physicien plus qu'un
métaphysicien.
La nature dont il s'agit ici se présente sous
d'autres formes. On en voit dans ce livre l'énumération au
chapitre I, la toute relative fiabilité au chapitre II et quel rôle le
philosophe lui a refusé au profit de la raison au chapitre VI.
Quant à l'infini, il n'est pas seulement partout présent dans
l'oeuvre de Descartes ; il est premier et, au sens le plus fort du
terme, fondamental. Descartes n'en a jamais parlé que pour se
soumettre à lui.
Aux chapitres III et V, il en a même fait la
pierre angulaire d'une religion. Les natures immuables - qui
sont un autre nom de vérités éternelles telles que l'équation 2 +
3 = 5 - n'ont pas ici l'origine qu'on leur attribue généralement.
Lavoir voulu montrer au chapitre IV n'en était pas moins un
risque à prendre.