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Le moteur du présent livre, c'est la curiosité - la mienne - ainsi que l'espoir que je caresse d'explorer par l'écriture un sujet que je connais mal, mais qui, pour cette raison même, m'intrigue. Ce sujet, c'est la dette. Les pages qui suivent ne portent pas - même s'il en sera peut-être question au passage - sur les dettes les plus sordides : les dettes de jeu et les vendettas mafieuses, ou les mélodrames dans lesquels des créanciers se triturent la moustache et invoquent le loyer en retard pour forcer de splendides jeunes femmes à coucher avec eux.
Le pré-sent livre a plutôt pour objet la dette comme construction humaine, et donc comme construction imaginaire, laquelle reflète et amplifie des peurs insondables et des appétits voraces, aussi humains les uns que les autres. Les écrivains écrivent sur ce qui les inquiète, affirme Alistair MacLeod. Et sur ce qui les intrigue, me permettrai-je d'ajouter. Le sujet du présent livre est l'un des plus inquiétants et des plus curieux que je connaisse, soit le carrefour où l'argent, les récits et la croyance religieuse se croisent, parfois avec une force explosive.