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Le mot Indépendance rime pour les uns "comme une chanson douce", pour les autres la sourde dissonance d'un châtiment sordide placardé au tableau d'honneur des recalés et des exclus au développement. Lorsque la couleur et la musique des mots cessent et font soudain place au silence, puis au brouhaha, la rumeur et le mécontentement gagnent le plus grand nombre. Ainsi se décline en sourdine la musique des grands maux qui s'épuise sous le poids de la honte et de la misère.
Dans Debout Congolais, mots et expressions se bousculent, dissimulent derrière l'eurythmie musicale et les flots ininterrompus de la conscience générationnelle, la déconstruction du néant, du vide. Le mot renvoie à un autre qui s'en sert comme la liane de nos forêts pour se balancer dans une futaie de mots dont les plus flamboyants, quand l'heure aura sonné, termineront leur vie foisonnante sur le bûcher ardent aux senteurs de café tropical.
Pour que la respiration de l'écrit ne soit pas troublée par la violence et les tensions inhérentes aux périodes de crise, je trouve dans l'adversité l'opportunité d'imaginer les temps nouveaux et la responsabilité définie par la protection du périssable confié à notre garde. Me rappelant sans cesse que la dépendance va à contresens de l'esprit de l'Indépendance, les valeurs de sagesse, loin de nous ouvrir à l'indécision qui laisse accumuler les profits de l'incertitude et du manque de solution adéquate, nous introduisent à la connaissance d'une existence nationale patriotique, aux instants fugitifs d'un présent quotidiennement mouvant mais connaissable.
Elles sont capacités à orienter le devenir vers l'idéal du développement, saisi dans la cohésion nationale et la cohérence territoriale que les Congolais projettent à l'horizon d'une promesse ; elles rendent l'existence accessible à l'action et permettent de trouver des repères sur lesquels refonder la recherche de l'inespéré.