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Si Dabo apparaît sur les cartes actuelles comme une petite localité de Moselle, ce fleuron du massif vosgien appartient sans conteste au patrimoine historique et culturel commun de l'Alsace et de la Lorraine. A titre d'exemple, rappelons que la forteresse de Dagsburg était conçue pour défendre la ville de Strasbourg, mission dont elle s'acquitta à plusieurs reprises. D'autre part, le village fut le berceau de saint Léon IX, le pape alsacien, une raison supplémentaire pour cet ouvrage de se vouloir "alsatique".
Et mieux encore, enchérit Pierre Pflimlin, le grand Européen, qui acceptant de le préfacer lui confère sa véritable dimension, au mépris des frontières et des modes. Car aujourd'hui, l'ancien comté de Dabo semble un perpétuel défi à l'histoire et au progrès qui l'ont abandonné depuis longtemps à ses règles propres, à ses coutumes ancestrales... et aux profondeurs mystérieuses de ses vastes forêts.
Trois éléments indissociables puisque le bois constitue la ressource principale de ce petit pays autarcique. Ressource inépuisable certes, à condition de savoir la gérer. Contrairement à nombre de leurs congénères, les Daboisiens l'ont compris très tôt qui aujourd'hui encore respectent scrupuleusement les ordonnances forestières guère modifiées depuis le Moyen Age. Pleinement conscients du lien qui unit leur destinée à celle de leur milieu nourricier et jaloux de leurs privilèges tel le "droit au bois bourgeois", ils feront tout pour préserver l'un et les autres.
Tout, sauf décourager les randonneurs, à pied ou VTT, et autres touristes qu'attirera ce guide dans leur contrée aussi belle qu'insolite !
