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Comme le suggère le pluriel du titre, le cycle de révolutions qui enserre la période 1848-1871 voit
deux révolutions tuées dans l’oeuf avant même qu’elles n’éclosent : le laboratoire d’expériences
politiques que constituent ces années sur lesquelles on a tant écrit paraît ainsi condamné à des
réussites éphémères et artificielles.
La Révolution, qui semblait unique dans l’histoire et vouée à ramener les choses dans l’ordre, selon les
uns, ou à créer le désordre, selon les autres, fait mentir les deux parties et s’enraye dans une suite de
parodies d’elle-même, avant et après un Second Empire que d’aucuns voient comme la parodie du
Premier.
Pourtant, ces réitérations, ces ruptures, ces réarrangements incessants forgent une culture
postrévolutionnaire plus discrète, plus timide peut-être, mais qui, en l’accoutumant au suffrage
universel et à la proclamation des libertés civiles, n’en fera pas moins basculer le pays dans la
République.
Nulle téléologie là-dedans – Quentin Deluermoz est attentif à la polysémie des discours et des
représentations ainsi qu’aux oppositions entre groupes sociaux et politiques – mais le sentiment
grandissant et diffus, sur l’ensemble du territoire et non seulement à Paris, dans toute l’Europe et non
seulement en France, que le passé se remodèle, que le monde actuel cherche à se structurer, que
quelque chose de neuf se profile à l’horizon qu’on ne peut encore nommer.
Texte remarquable
Exposé brillant, ce livre est un incontournable qui éclaire cette période très chahutée de notre histoire et prépare notre présent.