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L'imprescriptible "Le pardon est mort dans les camps de la mort". Qui a bien pu écrire une telle phrase ? Un philosophe, un Juif, un Français, un moraliste ? Oui, mais surtout un survivant, un survivant mystérieusement sommé de protester sans relâche contre l'indifférence. Sous le titre L'Imprescriptible se trouvent en effet réunis deux textes : Pardonner ? et Dans l'honneur et la dignité, parus respectivement en 1971 et 1948, qui tentent de maintenir "jusqu'à la fin du monde" le deuil de toutes les victimes du nazisme, déportés ou résistants.
Jankélévitch, philosophe de l'occasion, n'a jamais cru bon d'attendre "l'occasion" d'exprimer sa colère et sa pitié. C'était toujours pour lui le moment de rappeler que la mémoire de l'horreur constitue une obligation morale. Vladimir Jankélévitch (1903-1985) Philosophe et musicologue, il est l'auteur d'une oeuvre considérable, traduite dans le monde entier, notamment Le Je-ne-sais-quoi et le Presque-rien.
Penser les crimes contre l'humanité.
Ce très court texte nous donne à voir un Jankélévitch furieux et passionné, qui interroge la notion de pardon face à l'horreur. Il souligne la particularité de la Shoah comme crime métaphysique procédant d'une méchanceté ontologique.
Si le passé ne se défend pas tout seul, nous en sommes responsable, dit-il.
Pour lutter contre l'oubli.