Biographie d'August Strindberg
August Strindberg est né le 22 janvier 1849 à Stockholm et c'est son enfance qu'il raconte dans ce roman autobiographique qu'il a intitulé Le Fils de la servante. On y voit un enfant sensible et malheureux, écrasé entre un père taciturne et une mère, ancienne servante, usée par de trop nombreuses maternités. Sa mère meurt quand il a treize ans, son père se remarie avec la gouvernante. Strindberg, qui dévoile dans ce livre-confession tout son génie tourmenté, peint avec vigueur ce milieu à la religion étroite, à la morale puritaine, qui l'écrase sous le sentiment du péché, l'humilie et le terrifie à l'occasion de son éveil sexuel.
Le Fils de la servante, c'est peut-être, plus encore que le rappel des humbles origines de sa mère, l'évocation plus ou moins consciente d'Ismaël, le fils d'Abraham et de sa servante Agar, qui devait être, comme Strindberg, un paria, un éternel persécuté.
Etudiant, précepteur, comédien qui finit souffleur, le jeune Strindberg trouve sa voie dans le théâtre, non sans s'égarer, pour un temps, dans les travaux d'érudition et le roman satirique.
En 1875 commence sa grande passion pour Siri von Essen, qui était mariée au baron Wrangel. Il l'épouse en 1877, et c'est le commencement d'un duel sans merci qu'il exprimera dans certaines pièces de théâtre et dans l'extraordinaire Plaidoyer d'un fou, qu'il écrit directement en français.