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« Merdre ! » C'est sur ce juron provocant et inattendu que s'ouvre Ubu roi, dont la première représentation publique, en 1896, fait scandale. L'histoire de ce dictateur bouffon, devenu roi à la place du roi avec pour toute ambition de s'empiffrer et de s'enrichir, ne ressemble en effet à rien de connu. Parodiant Shakespeare et le drame historique, méprisant toutes les conventions théâtrales Jarry crée en Ubu un personnage inclassable, caricature de l'homme de pouvoir, et symbole de la bêtise humaine.
dont on ne sait trop s'il faut rire ou pleurer.
De par ma chandelle verte !
Une pièce facile à lire, qui aborde de nombreux thème à travers les personnages de père Ubu et mère Ubu, à la fois grotesques, cruels, tyranniques et avides de pouvoir et d'argent. Je trouve que cette pièce est encore très actuelle par rapport à notre société, où les remises en question du pouvoir et de l'argent sont très fréquentes.
L'écriture peut sembler énigmatique, mais elle est d'une poésie incroyable. Les nombreuses expressions inventées par Jarry nous semblent au fil de la lecture, de plus en plus familières. La spontanéité dans le langage des personnages les rend très drôles, et vraiment attachants.
On peut y voir le destin, on peut y voir la fatalité qui frappe ceux qui en veulent toujours plus, mais je pense qu'il faut surtout y voir une leçon de vie : ne soyez pas grotesque, ne soyez pas ridicule à rechercher toujours plus, mais apprenez à vivre heureux avec ce que vous avez, et dites "merdre !"