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Les zones d'éducation prioritaires (Z.E.P.), initiées en juillet 1981, attestent d'une réémergence de l'échelon local dans le champ éducatif. Un dispositif qui s'accompagne actuellement d'un partenariat d'essence essentiellement institutionnelle, au détriment d'un partenariat d'action. Les recherches les plus récentes en sociologie de l'éducation témoignent du fait que les Z.E.P. participent de facto d'un processus global de requalification des " banlieues de relégation ", à l'ignorance des objectifs initiaux qui visaient une intégration sociale via une meilleure réussite scolaire.
La volonté de prééminence des différents pouvoirs politiques locaux, les antagonismes intersectoriels, l'emprise syndicale et l'organisation fortement hiérarchisée de l'institution scolaire, ont conduit à des faiblesses structurelles récurrentes qui se superposent au processus de fragilisation des quartiers : le dispositif Z.E.P. peine à s'articuler avec les politiques publiques successivement mises en œuvre dans les quartiers " sensibles ".
Ainsi posé, le devenir possible des Z.E.P. suppose la nécessité d'une approche éducative transversale comme garantie d'une dynamique cohérente. A " discriminer " à la hausse ses élèves en difficulté (actuellement 20% des élèves relèvent de l'éducation prioritaire), l'école de la République prend le risque de légitimer le recours grandissant à une école privée désormais " publiquement " inscrite dans le paysage éducatif.