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L'histoire de la radio est exemplaire des enjeux de société et des combats politiques. Au cours des dix ans couverts par ce livre (1921-1931), toutes les grandes questions sont posées : fonctions des médias, rôle des puissances d'argent, construction des libertés démocratiques, dans une spécificité française qui, en notre fin de siècle, n'a pas épuisé ses vertus ni surmonté ses inquiétudes. Et voici que dès lors, nous jetons sur la période que ce livre parcourt un regard renouvelé et comme aiguisé par des similitudes inattendues.
La TSF naît avec le siècle et prouve son utilité pendant la Grande Guerre. Au lendemain de la paix, les postes à galène deviennent l'apanage d'amateurs passionnés par la radiophonie. En 1928, la France compte 14 stations privées et 11 stations publiques. La France se divise, non sans passions. Les partisans du monopole d'Etat (les partis de gauche et l'administration des PTT) s'opposent aux partisans des stations privées (l'industrie radio-électrique, les partis de droite, certaines institutions comme l'Eglise).
Pendant dix ans, le nouveau média prend son essor dans un vide juridique, jusqu'à ce que le Parlement, en 1928, entérine le statu quo et légalise l'existence des stations privées. En 1931, le débat sur le statut est enterré et la coexistence des secteurs public et privé organisée. En 1945, les stations privées françaises sont démantelées et font place à un monopole d'Etat qui durera jusqu'en 1981.
