Celia, Bree, Sally et April font connaissance alors qu’elles entrent à dix-huit ans dans la prestigieuse université de Smith. Cet établissement qui n’accueille que des filles, réputé être un haut-lieu du féminisme, a vu entre ses murs Sylvia Plath, Margaret Mitchell, aussi bien que Nancy Reagan… Le roman s’intéresse à tour de rôle aux quatre jeunes femmes, à un moment particulier, le mariage de l’une d’entre elles, en revenant sur les années de College qui les ont particulièrement marquées. L’auteur décrit de manière convaincante les rites de cette université, son
ambiance, les petites chambres sous les combles où vivent les premières années, les fêtes, plus que les études et les cours, bien que l’un des professeurs sortira de l’anonymat où restent les autres… Plus qu’un roman de campus, il décortique les débuts dans la vie de quatre personnalités plutôt dissemblables, de par leurs origines et leurs caractères : April engagée dans la lutte pour les droits des femmes, Celia qui travaille dans l’édition et rêve d’écrire, Sally la future mariée, Bree fâchée avec sa famille depuis qu’elle vit avec une autre jeune femme.
Le roman, écrit dans un style agréable et facile à lire, embrasse beaucoup de thèmes concernant les femmes, le droit à la différence, la sexualité, la liberté de choix, le rapport avec la famille, l’amour et l’amitié. Pour un premier roman, je l’ai trouvé tout à fait bien construit, avec un narrateur omniscient qui s’intéresse alternativement à chacune des quatre protagonistes, et je l’ai dévoré en notant au passage pas mal de petites remarques sensées sur les débuts dans l’existence.
Une très sympathique découverte qui me poussera à lire Maine, le deuxième roman de J. Courtney Sullivan, paru cette année.
Quatre féminités
En imaginant quatre héroïnes aux portes de l'âge adulte, l'autrice donne également corps à quatre féminités et à quatre féminismes, créant des protagonistes attachantes quoique parfois caricaturales dont chaque facette fera écho chez une lectrice ou une autre. J. Courtney Sullivan s'attache à dépeindre des trajectoires divergentes qui convergent pourtant jusqu'à un certain point, se complétant malgré le destin (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/07/02/les-debutantes-j-courtney-sullivan/)