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Penser les femmes comme acteurs économiques n'a pas toujours été de soi. Peu considérée par les économistes classiques, parfois surreprésentée par les analyses récentes portant sur les pays en développement, l'activité économique des femmes a toujours été pensée comme un cas particulier. Dans une économie en plein bouleversement, où l'agriculture de subsistance côtoie la consommation de produits d'importation associés au prestige social, les femmes guinéennes développent des sources de revenus diverses en fonction des marges de liberté qui leur sont laissées.
Cet ouvrage, qui analyse dans une optique sociodémographique les activités économiques des femmes et des hommes de huit villages de Guinée Maritime, montre comment les structures sociales déterminent l'organisation économique des villageois. Si les femmes sont au coeur de cet ouvrage, travailler parallèlement sur les femmes et sur les hommes permet de mettre en exergue les différences et les similitudes entre leurs organisations économiques et de montrer en quoi les structures de genre limitent les possibilités économiques de chacun.
En divisant les tâches au sein des activités communes, la division sexuelle du travail structure la société autour de deux référents sexués : le patriarche et la mère. Mais ce système de genre, loin d'être intemporel, s'est construit au cours de l'histoire au sein de chaque groupe ethnique spécifique et s'adapte aujourd'hui pour répondre à la situation de pauvreté et aux nouveaux besoins économiques des Guinéens.
