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L'espace français connaît un bouleversement profond. Jean-François Gravier décrivait « Paris et le désert français » en 1947. Pierre Pflimlin promulguait, en 1955, la première charte des économies régionales. Quarante ans après le diagnostic, et trente ans après le premier arsenal thérapeutique dont la France s'est dotée, les constats diffèrent. Est-ce la France inverse ? La ligne traditionnelle Le Havre-Marseille sépare, depuis la première révolution industrielle, les régions riches du nord des régions pauvres du sud.
À présent, et le mouvement que les statistiques enregistrent et expriment depuis la fin des années soixante-dix et le début des années quatre-vingt semble entamé depuis la crise, c'est au sud de la ligne qu'en flux les évolutions sont les plus positives. L'exemple des migrations intérieures est le plus remarquable : première, en 1975, pour son attractivité, l'Île-de-France est la dernière région de France en 1982.
La pauvre Bretagne de naguère est la première région de France pour la croissance de la main-d'ouvre salariée, entre 1975 et 1985. Cette révolution, sans doute due tant à des changements de mentalité, qu'à l'effort de géographie volontaire de la politique d'aménagement du territoire, aboutit à l'espace français nouveau. Afin qu'elles disposent des moyens nécessaires, pour participer à l'exubérance technologique du monde industrialisé, on proposera, aux régions de France, la politique des bassins d'innovation et d'humanisme.
