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L'insertion professionnelle et sociale des jeunes enseignants représente aujourd'hui un enjeu d'ordre politique de toute première importance. A l'heure où l'école publique, à travers ses agents sociaux professionnalisés, est vilipendée jusqu'en son sein et accusée de tous les maux par des groupes sociaux dominants (échec scolaire, mal-être des jeunes, chômage juvénile), il est d'autant plus nécessaire de faire le point sur l'état de l'école.
Les jeunes enseignants, symbolisant l'école de demain, constituent la population idéale pour cet état des lieux. Ils sont au barycentre de pressions sociales de plus en plus insistantes. A la crainte intrinsèque et traditionnelle des premiers pas dans la carrière se surajoute la peur des conditions d'exercice difficiles de la profession et de la violence en milieu scolaire. Devant la montée de l'anomie parmi les élèves, la tête de l'institution scolaire ne propose qu'un idéal managérial (démarche initiale de préprivatisation avant la construction de l'école européenne) très éloigné des réalités et des besoins du terrain.
Cet ouvrage, à travers deux enquêtes statistiques de plusieurs centaines d'individus et quelques dizaines d'entretiens, met en évidence la complexité du processus d'intégration à la fonction enseignante dans le premier et le second degré. La photographie sociale des jeunes enseignants y est réalisée à partir d'éléments tels que : l'extraction sociale, le cursus scolaire, les représentations, la professionnalisation, la conception de l'éducation et les projections.
