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Michel Neyret était le symbole du grand flic. Sa mise en examen l'a placé du côté des truands qu'il traquait. Est-il tombé dans un piège ? Il livre aujourd'hui sa vérité.
Pendant vingt ans, Michel Neyret a été un grand flic. Chasseur dans l'âme, il a traqué les voyous avec l'instinct d'un pisteur. Braquages, casses, prises d'otages, trafics, il a tout vu, tout combattu à Lyon, plaque tournante de la voyoucratie.
Sur le terrain, Michel Neyret a servi avec honneur et efficacité. Il a même gagné le respect de truands qu'il a fait tomber : ceux-ci, condamnés, comprenaient les règles du jeu. Puis le jeu a changé : les banques n'ont plus eu de cash, la came a tout envahi, les filières se sont adaptées. Les mentalités se sont perdues, les frontières se sont brouillées. Après une carrière exceptionnelle dans la rue et dans l'action, Michel Neyret a accepté le poste de directeur-adjoint interrégional de la police judiciaire de Lyon.
Et là, il n'était plus au contact. Les maffieux en ont profité. Il espérait les utiliser comme indicateurs, mais les choses ont dérapé...
Résultat : du jour au lendemain, Michel Neyret a été destitué, renvoyé de la police, inculpé, honni. Il s'est retrouvé de l'autre côté de la barrière. Méritait-il pareil traitement ? A-t-il changé ? Est-il tombé dans un piège ?
Devant une situation qui le dépasse, sans nier ses erreurs, ce grand serviteur de l'État livre aujourd'hui sa vérité.
Parcours d'un grand flic
Attention ne venez pas chercher ici de la grande littérature et une plume d’exception, ce n’est pas le sujet.
Mais plus que la forme c’est le fond qui prime ici car l’ancien Commissaire nous livre un témoignage riche. Il est excellent conteur à défaut d’auteur.
Il revient sur près de 30 années passées à la tête de la Police Judiciaire lyonnaise. Ce qui l’a amené jusqu’à Lyon et pourquoi il y est resté. Son histoire est passionnante, il nous fait plonger dans le Lyon noir et mal famé des années « gangs » avec tout ce qu’il recèle d’anecdotes, de rencontres (bonnes et mauvaises), de filouterie et de violence. Braquages, prises d’otages, trafics, le grand banditisme n’a pas de secret pour lui et, à son image, il en parle avec humilité et simplicité.
Certes, tout n’est pas dévoilé mais on comprend mieux comment tout s’est orchestré, on comprend mieux ses choix. Vient alors la question : et si il n’avait pas fait tout cela ? Quelle meilleure technique que celle de se fondre dans le décor ? Pour approcher et attraper les voyous, n’est-on pas obligé à un moment donné de devenir un peu comme eux ?
Le tout est de ne pas se brûler les ailes, de ne pas se faire aveugler par les paillettes et tout ce qui brille.
Homme de terrain et passionné, Michel Neyret a payé cher (pour beaucoup d’autres) le prix de son déguisement.