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Il y a tout juste trente ans, le sociologue allemand Norbert Elias regrettait que les sciences humaines, contrairement aux sciences de la nature, aient porté une attention insuffisamment développée aux problèmes du temps. Partant de ce constat, cet ouvrage interroge la notion de temporalités comme facteur de transformation institutionnelle et identitaire. Les objets qui servent ici à l'enquête sont variés : l'entreprise, les institutions d'éducation et de formation, la ville, le " hors-travail ", les espaces de pratiques culturelles, du genre, du travail social...
Le parcours à travers ces espaces conduit à multiplier les questions : les politiques du temps de travail développées en France au cours de ces vingt dernières années sont-elles porteuses d'une nouvelle organisation sociale ? Quelles sont les injonctions paradoxales qui, au nom de la souplesse productive comme de l'urgence sociale, déstabilisent des conventions et des pratiques construites dans le temps de la longue durée ?...
Trois grands problèmes émergent néanmoins de façon transversale : l'évolution et la cohérence des temporalités propres à chaque institution, la dynamique des rapports sociaux dans une période de métamorphose des temps et, enfin, l'articulation entre devenir individuel et mutations institutionnelles. Ce livre est le produit d'un ensemble de contributions au séminaire organisé par le Groupe de recherche interdisciplinaire sur les organisations et le travail (Griot) du Cnam en 2001 et en 2002.
Différentes disciplines ont mobilisé à cette occasion : la sociologie, la gestion, l'économie, la linguistique, le droit, l'ergonomie et les sciences de l'éducation.
