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Professeur de philosophie au lycée de Lille où il avait été nommé après avoir été élève à l'École Normale Supérieure (1868) et agrégé de philosophie (1872), Edmond Colsenet (1847-1925) soutiendra à la Sorbonne la première thèse française sur l'inconscient psychologique (1880). Dans son ouvrage sur " La vie inconsciente de l'esprit ", il échafaude une théorie de l'inconscient qui s'oppose à celle plus métaphysique d'Hartmann.
A cette époque, si les psychologues et les philosophes français reconnaissent largement le travail souterrain des fonctions psychiques, ils pensent que toute activité psychique est consciente ; l'inconscient n'étant qu'une conscience subliminale. Ils s'intéressent surtout à la question de savoir si l'activité inconsciente est par elle-même créatrice, ou si elle ne fait que préparer ou relayer la production consciente.
En fait la philosophie française reste très critique envers l'œuvre de Hartmann dont la traduction française venait de paraître en 1877. Nous avons fait précéder la réédition de l'ouvrage de Colsenet de la critique établie par Victor Brochard (1848-1907), qui deviendra par la suite professeur à la Sorbonne puis académicien (1900), et nous avons fait suivre ce texte d'un autre article sur l'inconscient, écrit par Jules Héricourt en 1889, qui reste encore aujourd'hui une référence en histoire des sciences.
Nous reproduisons ici en fac-similé l'édition originale (1880) du livre de Colsenet : Etudes sur la vie inconsciente de l'esprit. Ce livre s'adresse aux philosophes, psychologues, historiens et étudiants désireux de lire un des premiers ouvrages sur l'inconscient.
