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Emma deux fois... La première, Emma la Blanche, se terre dans son mas, au fond du Midi, où elle écrit des romans féminins lisses et bleus comme le ciel d'été. Elle préfère oublier sa naissance, simple accident d'un viol collectif. Elle se refuse à Martin, son ami de cour, le narrateur, qui la peint nue et lui vole le plaisir. La seconde, Emma la Noire, s'offre à qui veut bien en payer le prix : sa paix, sa santé d'esprit et jusqu'à sa vie.
Pour s'évader de la prison des jours, elle court nue, la nuit, dans la forêt. C'est là qu'elle a rencontré les trois filles de Pan, dites les Filles : Ida, Clara, Betty. Un peu psy, un peu goules, un peu nymphes, elles s'entichent d'Emma, pour la sauver, ou pour la posséder, la dévorer. Emma la Blanche et Emma la Noire ne sont qu'une même personne, mais l'une et l'autre l'ignorent. Et c'est Emma la Noire que découvre Martin, un soir d'orage.
La nuit passe, ivre, vorace. Au matin, les Filles sont là. Huis-clos à six : Martin, Emma (deux fois), Ida, Clara et Betty. Les Filles tiennent à la disposition de Martin des corps experts, des peaux incendiées, des souvenirs brûlants. Mais c'est Emma - la Blanche, la Noire ? - que Martin aimera. Pour vivre ou pour mourir ? Dans la littérature dite érotique, ce roman se situe, d'emblée, au plus haut niveau.
Égal des grands modèles, Emma deux fois confirme que le genre érotique appartient à la vraie littérature.
