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Edition enrichie de Pierre Goubert comportant une préface de Dominique Barbéris et un dossier sur l'oeuvre.
Emma Woodhouse n'a jamais été amoureuse. Elle revendique hautement le célibat, mais elle adore marier les autres. Il y a de multiples intrigues dans Emma : celles que la jeune fille invente, celles qu'elle fomente, celles qui existent et qu'elle ne voit pas, celles qu'elle contrecarre, celles qu'on lui suggère.
Partant d'un groupe limité de jeunes gens, le roman parcourt l'ensemble des couples possibles selon une logique combinatoire assez comique qui évoquerait presque l'arbre des probabilités.
Pour le lecteur français, ce roman brillant et drôle, centré sur les manigances d'une "marieuse", les dégâts "collatéraux" qu'elle suscite, la manière dont l'amour frappe, la manière dont on y succombe - ou dont on cherche à s'en préserver -, peut évoquer le meilleur des comédies de Marivaux, qui se donnait pour tâche de débusquer l'amour des niches où il se cache dans le cour humain, et la finesse de Musset.
Emma
Romanesque, talentueuse et vive d’esprit, Emma est un personnage Austennien à part dans l’oeuvre de son auteur. Intellectuelle avant d’être émotive, elle aime l’intrigue et s’emploie à créer d’heureuses unions et à déjouer les pièges dans lesquelles les convenances et la naissance enferment les protagonistes de l’histoire.
Héroïne vaniteuse et sûre d’elle, elle se méprend cependant sur nombre de points et apprend de ses erreurs le pardon et l’humilité.
En ce sens, Emma est un roman initiatique dans lequel l’héroïne, parfois antipathique, n’en reste pas mois fantasque, complexe et nuancée.
Un personnage finement travaillé grâce à une écriture sûre et critique, qui évolue dans la bonne société anglaise du XVIII ème siècle, entre complots et manigances.
Un roman dense, qui n’évite pas quelques longueurs et une intrigue parfois multiple et tortueuse. Les personnages secondaires apparaissent quant à eux comme un prétexte pour mettre en avant le caractère d’Emma et ses nombreuses manies. Un roman intéressant pour la complexité qui caractérise joliment son personnage principal et pour la critique de la bonne société anglaise du XVIII ème siècle, mais qui pèche par son intrigue inégale et ses personnages secondaires qui auraient mérités plus d’épaisseur.
Une oeuvre que je ne regrette cependant pas d’avoir lue et qui complète à merveille mes précédentes découvertes de l’auteur.
http://leblogdeyuko.wordpress.com/2014/08/26/emma-de-jane-austen/