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Le poète devient nageur, nageant à contre-courant du début à la fin de la rivière de son poème avec la compagnie permanente de cette voix stimulante et de ses échos. Les battements de cœur du poète-nageur
continuent à le rappeler à lui-même, et à la seule chose qui le maintienne à flots, la voix à l'intérieur de lui, qui est toujours là s'il garde la foi, qui est toujours là s'il se souvient comment l'employer et
sauve le poème entier de la noyade.
L'œuvre de Adnan Mohsen a cet esprit inspiré et inspirant, profondément personnel, avec un style musclé, disponible, qui pourtant ne se dépare jamais d'une splendeur d'oratoire, d'invocation à la fois passionnée et retenue. Une telle extase et un tel mordant dans le ton appartiennent seulement aux
héritiers du désert, de la mer, des rivières et des cités légendaires d'un passé dont ils sont devenus la voix.
James Kirkup
