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Après quelques essais poétiques, Robert Desnos rejoint André Breton qui, à l'aube des années 20, lance le surréalisme. Le plus doué du groupe pour faire apparaître, grâce à l'écriture automatique et aux sommeils hypnotiques, les richesses de l'inconscient, il se place à l'avant-garde du mouvement qu'il quitte avec fracas au crépuscule de la décennie. De la poésie à la critique littéraire ou musicale et de la publicité radiophonique au cinéma, ses œuvres, la plupart publiées après sa mort, permettent de mesurer la variété de son talent.
Bien que pacifiste forcené, il a conscience que la montée du nazisme, grave menace pour notre civilisation, ne peut être endiguée que, par la force. Après la défaite de 1940, sous couvert de journalisme dans un Paris occupé par l'ennemi, " ce cœur qui haïssait la guerre " s'engage résolument dans la Résistance intellectuelle contre l'occupant nazi et le régime de Vichy. Arrêté le 22 février 1944 et incarcéré à Fresnes, il est transféré le 20 mars au camp de Royallieu à Compiègne d'où il fait partie le 27 avril, d'un convoi pour la déportation de quelque mille sept cents détenus.
Après successivement Auschwitz, Buchenwald et Flossenbürg, il débarquera avec cent quatre-vingt-dix de ses camarades au Kommando Flöha en Saxe. Pendant près d'un an il y luttera pour survivre à la faim, au froid, à l'humiliation, aux coups et à la totale détresse. L'évacuation en catastrophe du Kommando le jettera le 14 avril 1945 sur les routes meurtrières de l'exode allemand jusqu'à Terezin en Tchécoslovaquie où, atteint par l'épidémie de typhus, il succombera le 8 juin 1945.