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202, Champs-Élysées est un des derniers chefs-d'ouvre de Eça de Queiroz. Raconté par Zé Fernandes, ami du héros, Jacinto, le récit se déploie entre la « civilisation », incarnée par Paris, la ville Lumière où est situé l'hôtel particulier du 202, Champs-Élysées où demeure Jacinto, et la « barbarie », personnifiée par le village de Tormès, que constituent les montagnes du Sud du Portugal. Mais très vite, Jacinto se lasse des innovations de la prétendue civilisation (de son graphophone, son théâtrophone, son conférençophone, son monte-plats, son numéroteur de pages et autres gadgets sortis du Catalogue de l'Exposition universelle), et redécouvre « la vraie vie » de la campagne, les charmes, la beauté d'une existence simple et naturelle.
Le paradis est devenu enfer et l'enfer paradis. Prémonitoire, féroce et d'une drôlerie constante, le roman est une charge d'une modernité stupéfiante sur le factice et le dérisoire d'un progrès détourné de sa mission et un hymne aux vertus de la province que ne dénieraient pas les écologistes contemporains.
Né à Póvoa de Varzim, petite ville du Nord du Portugal, en 1845, Eça de Queiroz fut consul à Paris de 1888 jusqu'à sa mort, en 1900, à Neuilly.
L'ouvre de cet immense écrivain (« un des plus grands de tous les temps », d'après Jorge Luis Borges), amoureux de la France, est de plus en plus prisée par les lecteurs français.
Traduit du portugais et présenté par Marie-Hélène Piwnik.
