Oecuménisme et eschatologie selon Soloviev

On trouvera dans cet ouvrage les actes de deux colloques qui se sont tenus respectivement à Genève en mai 1992 et à Moscou en septembre 1992 et ont porté sur l'oecuménisme et l'eschatologie selon Vladimir Soloviev. Ces deux thèmes, qui ne sont pas sans présenter une certaine correspondance dans la pensée du grand philosophe russe, ont trouvé à Genève et à Moscou des lieux particulièrement appropriés pour aborder ces sujets.
Genève, ville du Centre oecuménique des Eglises, est un lieu oecuménique privilégié pour les chrétiens et le devient aussi pour les autres religions, et notamment celles qui se réclament d'Abraham. Moscou évoque aujourd'hui plus que jamais cette tradition eschatologique qui, selon Berdiaev, caractérise la littérature russe. Les événements récents ont accentué cette atmosphère, où le tragique se mêle à un sentiment confus d'espérance et de désespérance indissociablement liées.
L'oeuvre de Soloviev a des aspects multiples, mais on peut dire que l'oecuménisme et l'eschatologie sont au coeur de son message philosophique et religieux. La première partie sur l'oecuménisme a été traitée par huit auteurs qui se sont efforcés d'éclairer la perspective propre de Soloviev. Le Père François Rouleau, Maryse Dennes et Igor Sokologorsky étudient l'idée oecuménique d'ensemble de Vladimir Soloviev.
Jacqueline de Proyart et Patrick de Laubier se sont attachés aux rapports avec l'Eglise catholique, tandis que Bernard Marchadier traite des rapports avec le Raskol. Georges Nivat analyse la position de Soloviev à l'égard du protestantisme, et Jean Halpérin montre ce qu'on pourra appeler la proximité de Soloviev à l'égard de la tradition juive. La deuxième partie sur l'eschatologie est introduite par une étude de Bernard Dupuy sur la tradition eschatologique juive et ses liens avec la tradition catholique sont illustrés par un parallèle avec Saint Bonaventure par Patrick de Laubier.
Le célèbre récit de Soloviev sur l'Antéchrist est présenté par Bernard Marchadier et, enfin, Igor Sokologorsky resitue la pensée de Soloviev dans sa vision du monde. L'ensemble de ces contributions offre une réelle homogénéité qui, d'une certaine manière, témoigne de la cohérence de l'oeuvre de Vladimir Soloviev et de l'importance de ces deux thèmes pour en comprendre l'orientation profonde.