Dialogue N° 165

La question de l'autorité hante les démocraties. En leur sein, lorsqu'il s'agit de la famille, elle se décline de multiples manières, que l'on pense aux relations entre homme et femme dans le couple, aux relations enfants-parents ou encore à l'intervention publique dans la sphère privée. De quoi est faite l'autorité ? Qui la détient ? Que devient-elle au moment où l'autoritarisme constitue un spectre et un repoussoir ? Comment l'exercer et où en sont les limites aujourd'hui ? L'autorité s'est transformée en même temps que les régulations qui encadrent la vie privée.
Les sciences humaines nous le disent : l'autorité repose moins sur les hiérarchies statutaires ; son exercice s'écarte du modèle de l'imposition de la norme ; il est surtout fait aujourd'hui de négociations et d'appels à l'autorégulation. Dans le couple et la famille, l'aspiration à l'égalité des sexes a mis fin à l'autorité exclusive de l'homme. Les enfants aussi ont acquis des droits. L'autorité des pères et mères ne peut être que partagée et ne devrait être exercée qu'en commun.
La négociation est devenue la règle, au sein du couple comme entre les générations. La récente loi sur l'autorité parentale, adoptée au début de l'année 2002, fait d'ailleurs de l'entente entre les parents un impératif qui s'impose dans l'union comme dans la séparation.