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1914-1918.
Une jeune bourgeoise écrit, d'une ville bien éloignée du front (Albi), à un capitaine d'artillerie de campagne, qui n'est pas son mari. Nous ne disposons pas des réponses de l'officier, mais de ses lettres à ses parents et à sa sœur à Toulouse. Cela constitue un dialogue indirect, finement analysé par Sylvie Decobert qui applique à un matériau abondant les meilleures méthodes de l'étude des correspondances. Peu à peu, on voit se dégager les personnalités, se définir un milieu social. Marie-Thérèse, oisive, bien pensante malgré sa " relation coupable ", lectrice de l'Illustration, ne peut comprendre la réalité de la guerre, malgré un temps de bénévolat au service des blessés à l'hôpital d'Albi, où elle perçoit cependant, dès 1916, une immense lassitude morale. Le capitaine artilleur, de son côté, cache les horreurs de la guerre, mais s'apitoie sur le sort des pauvres fantassins. S'il clame toujours la certitude de la victoire finale, il envisage une fois l'éventualité de la défaite : c'est quand il s'agit de conseiller à sa mère les meilleurs placements. Le texte de Sylvie Decobert est à l'origine celui d'un excellent mémoire de maîtrise d'histoire soutenu à l'Université de Toulouse-Le Mirail. Il figure dans l'ouvrage collectif Politique, économie et société dans l'Albigeois et le département du Tarn (XIXe-XXe siècle), édité par les Presses de l'Université des Sciences Sociales de Toulouse. Il a été convenu avec les éditeurs qu'un tirage à part constituerait le n° 14 de la collection " La Mémoire de 14-18 en Languedoc " (Editions " Les Audois ", BP 24, 11020 Carcassonne Cedex), dont le premier volume, les Carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier, est devenu un classique. (Rémy Cazals, professeur à l'Université de Toulouse-Le Mirail)
