HISTOIRE DU SOUFFLE. - La respiration dans l'Antiquité occidentale

Aujourd'hui, ce n'est plus l'arrêt de la respiration qui signe la mort. En cette fin du XXe siècle, la technique permet de ventiler les poumons d'un corps inconscient, voire mort. Mais si le souffle ne véhicule plus l'âme, si la science a fait disparaître beaucoup de sa magie, le poumon n'en reste pas moins un soufflet prodigieux, une incomparable pompe de vie, un compagnon de chaque instant, indispensable, fragile, doué et capable à la moindre émotion de pousser quelques halètements apeurés ou quelques soupirs de satisfaction. Ces souffles sensibles gardent peut-être inconsciemment toute la mémoire du symbolisme de la respiration dans l'histoire de l'Antiquité. Hier encore, les dieux sumériens, égyptiens et grecs étaient les maîtres suprêmes des souffles. La respiration pénétrait le corps d'esprits (pneuma), et toute vie mortellement interrompue avait valeur d'expiration. Ce livre nous décrit ces temps où le souffle était un mouvement de vie plutôt qu'une équation chimique. Une étude qui s'adresse à tous les médecins mais aussi aux érudits, aux poètes et aux philosophes qui savent que la respiration ne saurait se résumer à un mouvement physiologique.