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Les Tentations Métaphysiques, Tamhidat, furent écrits par 'Ayn Al-Quzât Hamadâni, mystique persan du XIIe siècle. 'Ayn AI-Quzât Hamadâni, ayant atteint le lieu du dépassement de la dualité, le "Non-lieu", le lieu de la dissolution de la nature matérielle, témoigne pour ceux que "l'équivocité des mots n'empêche pas de comprendre le vrai sens des choses". Mais ayant dévoilé la réalité divine de l'être devant ceux qui se contentent de la "science de la langue", il fut accusé d'hérésie, de prétention à la Seigneurerie et d'exhibitions de miracles.
Condamné à mort, il mourut supplicié en 525/1131, il avait trente-trois ans. L'unicité de l'existence dont il témoigne, ses contemporains ne l'ont pas admise, pas reconnue; l'homme du vingtième siècle est lui dans une position différente car l'unité du monde manifesté et la relativité sont des notions désormais bien reconnues des scientifiques : la nature matérielle ne résiste pas à l'investigation, la science contemporaine par l'analyse de la matière atteint ce même lieu de la dissolution.
On ne peut s'empêcher d'être émerveillé de cette fantastique congruence de points de vue apparemment si étrangers : celui du savant - même s'il ne fait qu'observer cette dissolution sans en jouir réellement - celui du mystique qui la vit et tente de nous la faire goûter. Dans ce double jeu des témoignages des savants et des mystiques la connaissance et l'action s'éclairent mutuellement donnant la possibilité à l'homme de notre temps d'intégrer ce que le langage ordinaire considère comme "contraires" et de vivre dans la transcendance.
