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Le roman national italien s'est construit sur la fameuse devise du Risorgimento "Italia fara da se" : L'Italie se construira seule. L'allusion claire pour tous exprimait le rejet d'une conquête de l'indépendance politique grâce à l'aide de la France. Celle-ci s'était montrée ingrate, voire traître à Campo Formio en 1797 en sacrifiant Venise, voire autoritaire lorsque Napoléon et sa famille s'étaient divisé, après 1805, la péninsule en Royaumes, avant d'entraîner le pays dans la catastrophe de la fin de l'Empire.
Napoléon était devenu une figure repoussoir. Le livre prend l'exact contre-pied de cette tradition. Il postule : 1. Que la modernité politique a été apportée en Italie par le jeune général républicain s'appuyant parfois de façon opportune sur les patriotes mûrs politiquement ; 2. que l'Italie a bénéficié des leçons de la Révolution française de 1789 à 1794 pour élaborer des projets républicains fédéraux ou unitaires, sans passer par la Terreur ; 3.
que la période impériale ne fut pas spoliation ou autoritarisme mais construction d'une classe administrative, au fondement lointain d'un Etat tourné vers un XIXe siècle tentant de s'extraire de la gangue patricienne du siècle précédent. C'est la maturité démocratique et républicaine italienne que l'auteur dévoile entre 1796 et 1820. Par ce livre, la péninsule revient dans le débat comme un laboratoire central de la modernité politique, et non comme un pays subissant l'histoire à la périphérie du triangle Londres-Paris-Berlin.
