Auteur à découvrir : Gaël Faye

Gaël Faye est auteur-compositeur-interprète Franco-Rwandais, influencé aussi bien par les littératures créoles que par la culture hip hop. En 2010, il sort un album avec le groupe Milk Coffee & Sugar (révélation Printemps de Bourges), puis en 2013 paraît son premier album solo, Pili Pili sur un croissant au beurre, enregistré entre Bujumbura et Paris. Il se nourrit d’influences musicales plurielles : du rap teinté de soul et de jazz, du semba, de la rumba congolaise, du sébène… Gaël Faye entame en septembre une tournée pour son prochain album.

Petit pays est son premier roman.

Gaël Faye nous parle de ses lectures

L’auteur-compositeur-interprète et désormais écrivain nous parle de ses livres fétiches. Les propos qui suivent sont recueillis par les équipes de Myboox

> Quel est le premier livre qui vous a marqué enfant ?

J’hésite entre deux livres : Le Petit Prince de Saint-Exupéry et puis L’Enfant et la rivière d’Henri Bosco. L’Enfant et la rivière était un livre particulier pour moi parce qu’il y a un personnage qui s’appelle Bargabot qui me faisait très peur. Je faisais beaucoup de cauchemars à cause de ce livre donc il m’a marqué mais pas dans le bon sens. Je le cite dans Petit pays donc j’ai eu envie de le relire et je n’ai pas compris pourquoi j’avais eu peur à cet âge-là… Parce qu’il ne fait pas plus peur que ça Bargabot… Donc on a fait la paix.

> Quel est le dernier livre que vous avez offert ?

J’ai offert La brève et merveilleuse vie d’Oscar Wao de Junot Diaz, un auteur américain originaire de la République dominicaine. J’ai offert ce livre à un ami écrivain qui s’appelle Makenzy Orcel en lui disant que cette histoire m’avait marqué par le ton qu’employait l’auteur. Il mélange le slang américain, l’argot, avec une écriture très littéraire. Il y a quelque chose de très baroque dans les descriptions. Et puis c’est une fresque d’une famille de la République dominicaine. On part des grands-parents au début du siècle jusqu’à la vie de leurs enfants et petits-enfants à la fin du XXe siècle à New York.. C’est un livre qui m’a vraiment marqué.

> Quel livre lisez-vous le soir avant de dormir en ce moment ?

Je ne lis pas parce qu’en ce moment je suis un peu fatigué (rires). J’écoute de la musique plutôt. J’écoute mon projet qui s’appelle Rythmes et Botanique qui va sortir au mois de novembre. Je l’écoute parce qu’on est en train de travailler dessus. Mais sinon en ce moment je lis Police de Hugo Boris (Grasset). Je suis en train de lire Fils du feu (de Guy Boley, ndlr). Et puis je vais commencer Crépuscule du tourment de Leonora Miano. Ce ne sont que les livres Grasset du moment mais ça m’intéresse parce qu’on a pu partager une soirée ensemble au mois de mai dernier où tout le monde était venu présenter son livre et chaque intervention d’auteur m’a donné envie d’aller me plonger dans leur œuvre.

> Quel est le dernier livre qui vous a fait rire ?

Je reviens à La brève et merveilleuse vie d’Oscar Waoqui m’a vraiment fait rire. Il y a des dialogues entre les personnages, de vraies joutes, qui m’ont fait éclater de rire. Et qui m’ont fait pleurer aussi...

> Quel livre pourriez-vous lire, relire et relire encore ?

Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire. C’est de la poésie. Je pourrais le lire tout le temps. C’est le livre que j’emporterais sur une île déserte. Il y en a d’autres : par exemple Voyage au bout de la nuit de Céline pour comprendre… pour comprendre comment il a fait pour écrire un livre avec tant de souffle et tant de force. Et puis j’aime beaucoup les livres d’Annie Ernaux parce que ça me parle. La Place c’est un livre qui m’a autorisé à me dire « Tiens, on peut écrire sur sa vie sans que ce soit nombriliste ». Parce que le rapport qu’elle a avec sa vie, la manière avec laquelle elle arrive à la conter… tout de suite on est dans l’universel. Et ce qu’elle a vécu avec son père ça me ramène à ce que j’ai pu vivre avec mes parents.