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Voir le livre coups de cœur des libraires de Grenoble : Le cycle des Contrées de Jacques Abeille
Cet album pour les plus grands est très surprenant (en fait pas si surprenant que ça venant de Catharina Valckx, l'autrice aux albums toujours drôles, intelligents, avec ce petit grain de folie qu'on aime tant)
C'est une sorte de conte, loufoque, moderne, triste mais finalement drôle, elle nous
fait passer par toutes les émotions. Magnifiquement bien écrit !
Album documentaire coréen absolument incroyable ! J'espère franchement qu'il sera primé (peut-être que je m'avance un peu trop) mais c'est un énorme coup de coeur.
La question de la "Frontière" sous toutes ses formes, bonne ou mauvaise, naturelle ou conflictuelle, traversable ou impénétrable.
Une autre façon de se questionner sur la géopolitique mondiale. Un thème tellement intéressant et lucide sur notre monde actuel et un message d'espoir à la fin. Magnifique !
Paul Sorensen a 51 ans, il vient de tirer deux balles sur le corps déjà mort de son père, dirige une entreprise de housses mortuaires et passe ses nuits de solitude à converser avec une intelligence artificielle. Sa peine? Une thérapie d’un an avec le docteur Guzman, psychiatre aux contours
atypiques. On est en 2031, les bagages sont bien chargés et pourtant.
Cette valse a deux où rodent des ombres et la mort mais qui réserve quelques moments d’une drôlerie intense et féroce, où l’on navigue dans les recoins sombres et les plaies d’une existence, où les souvenirs jaillissent peu à peu comme autant de larmes à sécher, de tourments à défaire, dessine en creux les sillons d’une comédie noire désenchantée assez jubilatoire. Et ça, c’est quand même tout un art.
Bourré de tendresse et d'amour étouffée qui s’échappent d’entre les vides et les manques qui se dessinent, de mélancolie qui sillonne les pages délicieusement cornées d’humour noir, Jean Paul Dubois est cet alchimiste génial de la langue qui en quelques mots, un sens irrésistible de la formule, vous transporte et vous chavire d’émotions, laissant entendre cette petite musique existentielle incomparablement attachante et diablement mordante.
Du grand œuvre. Noir, et bien serré.
Cette autrice lettone si talentueuse (qui nous avait déjà beaucoup séduits avec l'album "Kiosque") revient avec un album extrêmement drôle et singulier, à la fois dans son texte et dans son illustration.
C'est l'histoire de cette petite fille Stella qui ne voulait pas aller dormir et qui voulait
toujours plus d'histoires (mais son papa en a déjà raconté 9, il n'en peux plus...) alors la brigade du sommeil (des doudous trop mignons et rigolos) débarquent et se mettent à la recherche de ce fameux sommeil dans les différentes pièces de la maison ! Mais qui a bien pu le voler ?
Le coupable va vous étonner !
Si vous aimez comme moi les albums sur l'Afrique, cet album est fait pour vous! De la brousse en passant jusqu'à la ville de Lagos au Nigeria, l'album fourmille de détails, de gens, de klaxons, de fruits, d'épices, et de tant de choses encore et c'est tout simplement magnifique !
Nous sommes plongés
dans l'ambiance si particulière dans ce pays et cette ville qui fait tourner la tête.
Je vous conseille également pour les plus petits "Bébé va au marché" de la même autrice, c'est un petit bijou.
Premier chapitre. Quatre pages. Une masterclass. Pur maestria de la mise en bouche. Une ambiance, une poésie, un sens de la phrase. Quatre pages qui en annoncent 230 autres, tout aussi léchées, poilantes, désobligeantes.
Marc Behm se fout du monde qui peuple son livre, il joue des codes avec
les coudes, fait du noir de la confiture de tueur en série. De l'enquête, une farce et attrape-moi si tu veux.
A côté de la plaque, c'est de la roublardise déjantée, du poil à gratter insolent, du roman noir pop-corn et champagne. Un plaisir de lecture immense, une galvanisation du lobe frontal, toujours le sourire aux lèvres et le doigt qui piétine d'impatience de tourner la page.
Une masterclass, définitivement.
(Dans les rues de Los Angeles rôde un tueur en série et personne n'en a rien à cirer. Et Marc Behm est l'homme qui valait trois milliards qui tombent à pic. Merci François Guérif.)
Palpitant, tendre, drôle et caustique, des détours qu’elle esquissent, des facettes et des genres qui s’entremêlent à merveille, cette "Fantastique histoire d’amour "est un roman ensorcelant de ressorts et de questionnements, un jeu de poupées russes incroyable pour un thriller amoureux
iconoclaste de haute voltige.
Sophie Divry est une merveilleuse romancière, qui sonde avec une inventivité malicieuse et réjouissante nos solitudes contemporaines et les angles morts de nos sociétés.
Une lecture littéralement addictive qui fait de la littérature cet incroyable et mystérieux terrain de jeu, qui regarde notre monde avec les élans fous de la fiction et ses rameaux formidables d’imaginaires et de mordant.
500 pages et cette impression de lire un grand et beau roman.
Dilué dans l’encre des solitudes et des bas-côté de l’existence, deux petits textes intenses et tendres, comme un hommage au noble art, écrits aux cordeaux dans la sueur des brumes intimes, l’humanité dans les cordes tendues d’un ring, entre mirage et rédemption.
Les cœurs rouillés
ont toujours, chez Incardona, l’épaisseur saisissante de pages à déguster sans modération.
Irrésistible, Stella vend ses charmes et les miracles fleurissent comme autant de mystères.
Stella et l’Amérique, c’est un ballon poussiéreux gonflé de proto'd’azote et de tendresse abrasive au pays des rednecks, ça voltige et ça claque, des images plein la caboche, des gueules et des
secousses, l’écume pimenté d’un shaker brillamment dosé.
Un de ces roadtrips déjantés mitonnés aux néons du Pulp & du Noir, aux humanités saltimbanques qui craquent le vernis.
Diablement jouissif, délicieusement excessif et malicieux, Joseph ncardona bouffe les cadre fantasmés de l’oncle Sam et c’est un petit miracle aussi grinçant que jubilatoire.
Le Roitelet comme une béquille pour conjurer les écorchures de l’existence,
Un texte formidable sur ce qui nous lie, malgré tout, la maladie d’un frère et ses chimères, sur les contrés sensibles à préserver.
Une de ces petites poches d’amour et de liberté peuplée d’ombres, de songes
et de rivages imaginaires, où le réel croise les mondes invisibles de l’enfance et de la différence.
Un petit texte tapissé de grâce et de beauté, à attraper en chemin parce que c’est doux, grave et léger à la fois, fragile et pétri d’éclats d’une infime poésie.
Entre la France et Israël, la cartographie intime, sensible et profonde d’une femme, Mathilde dans les remous d’une quête aux accents existentiels, l’histoire d’une fuite, errance magnifique et inquiète où plane l’ombre des mots de Léonard Cohen.
Un texte traversé de souvenirs et de
fragments, des échos de l’histoire et des fracas du présent.
Toujours sur le qui-vive, à l’affût des bruissements qui nous entourent et nous chamboulent, Valérie Zenatti nous offre un texte sublime aux contours poreux de grâce et de poésie, percé d’intelligence, tremblant d’interrogations sur le monde que l’on traverse, sur celui qu'on laisse.
Manifeste oisif tout à la fois poétique, philosophique et politique, Lydie Salvayre fait de la paresse la plus belle des vertus.
Un petit texte délicieusement mordant, plein d'esprit qui chevauche les pages et les dogmes du temps, avec l'acuité vivace d'une plume soufflée de liberté.
« La
paresse est jazzy », nous dit-elle.
On adhère et on plonge dans cet éloge savoureux comme pétri de littérature et de détours des plus réjouissants.
Entre la France et le Cameroun,
Le rêve du pêcheur est un récit formidable et poignant d’intelligence qui sonde l’exil dans les recoins les plus infimes d’une mémoire trouée, dans les plis de géographie intimes et physiques qui se dévoilent et s'entrecroisent sur trois générations,
dans les paysages et les échos qui les traversent.
Hemley Boum construit un texte saisissant de poésie, tressé d’images comme d’évocations, d’amour et de déchirures, de beauté arrachée aux douleurs de l’existence, aux plaies féroces et silencieuses de l’histoire coloniale.
Magnifique.
14 est un petit chef d’œuvre de concision, il y résonne tous les échos de la grande guerre, la scène et ses contours, les paysages et les anonymes, pris dans l’engrenage des brumes de l’histoire.
Echenoz y trempe sa plume merveilleuse, pour un intense plaisir de lecture, le détail travaillé
à l’os, sec et subtil, tranchant comme la focale grossissante d’un boîtier photo qui joue de tout ses ses angles avec une acuité folle, implacable d’intelligence et d’ironie.
Une Masterclass d’écriture, concentré minimaliste et malicieux, ciselé d’élégance et de détours sidérant de justesse et d'empathie.
Du grand art, en somme.
« Suzanne » c’est un halo de douceur cogné de violence, sociale, intime, le portrait d'une jeune fille devenue femme, d'une mère, dans les lueurs et les embruns cinglants de l’existence. Elle, c'est la mère de Denis Belloc.
L’histoire de la Suz’, de son Lulu, de ses démons qui l’enferment
dans des nuits sans fin.
La Rochelle et sa banlieue, l'après-guerre et les années 40 et ses éclats qui vous sautent à la gueule.
Il y a dans ce roman l’épaisseur sidérante et la nudité crue des vies qu’on espérait tout autre, ces horizons cendrés qui tapissent les destinés.
Un texte arraché à la misère ouvrière, brut et gouailleur, tendre et serré d’intensité, déchirant d’amour qui s’accroche comme un filet de pêche qui se démaille inexorablement, furieusement beau dans les fatalités qu’il traverse, dans le souffle sec et les échos brumeux d’un monde hurlé intensément, viscéralement.
Mais comment fait Claire Lebourg pour nous sortir toujours des pépites comme celle-ci ?
Chaque page est une scène quotidienne toute simple et sans texte, on y retrouve la librairie, le marché, le cinéma, le café etc... avec des petits chats trop mignons !
On y retrouve le style adorable et
si singulier de l'autrice. Tous ces petits détails, la poésie du quotidien, tout est magnifique. Il nous fait l'effet d'un bisous sur le coeur.
Cet album est à regarder minutieusement, on peut raconter sa propre histoire, compter les petits chats etc... Le lecteur est totalement libre et charmé.
Petit plus, vous avez dedans un petit marque-page chat avec le nom de tous les personnages ainsi qu'une dédicace touchante à la fin (vous verrez) !
Une ode aux animaux et à la nature !
Nous sommes dans un parc pour enfants déserté par les humains en plein hiver, les animaux reprennent leurs droits et viennent s'amuser eux aussi comme des petits fous jusqu'au moment où le printemps revient..
C'est un album sans texte (j'adore) aux illustrations
à l'aquarelle incroyablement belles, avec beaucoup de petits détails adorables qui raviront les enfants !
Une petite ressemblance avec mon album favori "La nuit de la fête foraine" de Mariachiaria Di Giorgio que je vous conseille aussi.
Juste pour le plaisir, comme sur une notice ou un bandeau, dire que Alexandre Labruffe est sans doute l'un des "écrivains les plus doués de sa génération". On blague, mais Labruffe est vraiment doué. D'un style, déjà, reconnaissable immédiatement, ce qui est précieux. D'un sens de l'histoire,
aussi, la petite qui se glisse dans la plus grande, un détail une anecdote. D'un sens de l'humour, ici plutôt de la dérision parfois, un goût acidulé et désabusé.
Pour changer, on ne va pas chercher le père, mais l'oncle. Pas le sien, celui de sa compagne.
Avec une tournure à l'obsession, pris dans les encoignures d'une histoire en pelote à détricoter, Alexandre Labruffe se mue dans la peau de l'enquêteur compulsif.
Un oncle congelé dans les tiroirs de la mémoire, c'est une histoire, sous sa plume ça devient une affaire. Cold Case. Le titre, déjà. Formidable.
L'art du mot, de la formule, de la poésie qui vient recouvrir les silences et admonester les non-dits. L'art de la joute avec la mémoire tapissée de trous. L'art de la recherche d'une vérité enfouie sous des kilos de glace. Labruffe ne joue pas même s'il semble s'amuser, Labruffe ne bluffe pas, il libère.
Cette quête du maillon primordial, cette envie d'en découdre avec les oublis, de nécessité faire loi, chercher le loup dans les détails, ouvrir des brèches pour se glisser dedans. Voilà tout le sel de ce Cold case pas comme les autres. Non pas un fait divers vulgaire, mais une vulgate du fait d'hiver.
A la manière d'un Echenoz, peut-être, Alexandre Labruffe se taille une place de prince dans le panorama de la littérature française, une saveur unique, un lien indéfectible avec son lecteur. Lire Labruffe, c'est lire Labruffe. Point.
Un tueur en série rôde dans les bas-fonds de Cleveland, Ohio...
Ambiance d’enquête hard-boiled, flics tendus, affaires en cours, quêtes personnelles, déchirures en dramaturgie, cercle violence-rédemption.
Ambiance noire où la vengeance reste ce plat qui se mange froid.
Une écriture
riche et saisissante, un dessin qui colle aux basques du fond de l’âme et aux carrures sinistres des événements.
Un très bel hommage au roman noir américain !
Loin des grandes odyssées maritimes tendues par les flots et les mutineries, loin des pirateries sauvages et des découvertes nouvelles, Azucre se fait le récit terrible d'hommes quittant leur terre espagnole pour un eldorado nommé Cuba. Mais la réalité sera cruelle...
Où les signes sont partout,
funestes présages dominants des âmes en quête d'un avenir meilleur, où le diable est un loup et dieu abandonne les hommes à leur tragique destinée. Azucre chavire le cœur du lecteur pris dans une histoire sinistre d'un temps où l'esclavage et la misère sont des voiles ternies par les vents mauvais.
Azucre est le récit péniblement bouleversant d'hommes pour lesquels le soleil ne brille pas, il brûle, la vie ne sourit pas, elle montre les crocs. Une écriture à la moelle, intense et fiévreuse, une fusion de l'intime et de l'universel.
Sombre farce incandescente poussée à l’extrémité d'insondables fracas.
Métaphore tout à la fois baroque et furieuse de ce qu’à pu être la colonisation française en Algérie.
Moi, le Glorieux, c’est Albert Vandel et un peu plus que ça, la voix plus que centenaire et rageuse, boursouflée
de pulsions. L'Ubu-Roi-gargantuesque gorgé d’orgueil et de délires, de violence noircie de fantasmes, poussé dans les derniers retranchements d’un monde qui lui échappe mais ne veut lâcher.
L'ogre devant le banquet tragique qui s’effondre de révoltes, le mythe repus devant l'effroi qu'il a commis.
Sculptée à la démesure du personnage, folle, excessive et brûlante, la langue de Mathieu Belezi déborde, éructe, belle et puissante dans ses recoins les plus noirs, dans ses faits les plus inavouables, dans ses traverses et ses fulgurances qui cisaillent le temps, l'âme civilisatrice et tempétueuse.
Un roman monstre, un roman fou de psychés torrentielles.
Le texte sidérant d'échos, de chair et de sang, d’une plume qui se fait rare.
Une œuvre, une voix que l'on redécouvre de livres en livres, avec un intérêt des plus sincères et primordial.
Très joli premier roman de Marion Fayolle, court, percutant et très étonnant. Son écriture est simple mais elle y met son petit grain que l'on retrouve d'ailleurs dans ses dessins, ce petit quelque chose à elle, résultat : nous le dévorons !
Une famille de paysans qui vit sous le même toit,
de génération en génération, les points de vue qui s'entremêlent, les secrets, la rudesse de la vie à la ferme, des enfants qui ne partent pas en vacances mais qui s'amusent avec les veaux et les poules. C'est tout un portrait sincère des familles françaises d'agriculteurs que Marion Fayolle nous dessine ici.
Tout en délicatesse et en poésie !
Des horizons peuplés des vestiges d’un monde et d’une époque, soviétique. Des histoires qui s’écrivent et se dévoilent dans les plis serrés de visages, dans les décors cendrés, majestueux qui les façonnent comme dans les nuits étoilées à se brûler la gorge à ciel ouvert, les mots
de Tchinghiz Aïtmatov comme un talisman de voyage.
"Refuge au crépuscule" est un texte magnifique, un roadtrip porté par les vents de l’histoire et quelques grains de poussière.
Un périple arpenté d’humanités cabossées, d’âmes errantes avalées par l’immensité des steppes, des cimes découpés et la beauté magnétique et mystérieuse d’une culture et d’un pays, le Kirghizistan qui transpire dans les ciels marbrés de nuances, les architectures et les gens qui la portent.
Une culture qui vous attrape comme on cueille des images pour suturer les plaies d’une existence, cacher celles que l’on ne veut pas montrer, celles aussi qui portent en elle les reflets d’une existence.
Une histoire soufflée de deuil et d’amitié, d’exils et de rencontres, de fuites invisibles aux accents initiatiques.
Une lecture chargée d’échos comme de liens qui se font jour, une de ces histoires qui tangue, sensible et profonde, tracée au fusain comme un écrin d'altérité qui vous transperce.
Pour ceux qui n’aiment pas lire, pour ceux qui adorent lire, pour les jeunes, pour les vieux, un texte court qui mettra tout le monde d’accord.
Une pépite, que dis-je une curiosité littéraire, tout droit venue de chez les éditions du Rouergue, les mots de l’auteur, percutants, saccadés,
sans aucun filtre.
Deux destins tourmentés, à bout de souffle, qui se croisent, celle d’une biche traquée par les chiens et les chasseurs, et celui d’un ado en crise qui rêve de s’arracher, de partir, de tout quitter…
Un roman pour ados et adultes malheureusement encore et toujours d'actualité…
Une correspondance clandestine et hasardeuse entre Naïm jeune homme vivant dans la bande de gaza et Tal, une jeune israélienne originaire de Tel Aviv. Les deux se racontent leur quotidien, leurs rêves de jeunes ados
dans ce monde impitoyable dans lequel ils vivent chacun de leur côté, avec cette guerre en arrière plan qu’ils ne comprennent pas. Que personne ne comprend.
Une triste réalité mais aussi un message d’espoir et surtout les mots justes de l’autrice. J’ai beaucoup appris sur le Proche-Orient et sur ce conflit israelo-palestinien extrêmement complexe !
Les larmes aux yeux à la fin (et tout du long en fait)
Miroir social et culturel bouillonnant d’une société québécoise bringuebalante qui se dessine à la lucarne des mots fleuris d’enfants, journal de bord foisonnant d’un français immergé dans les dédales braillards et les recoins-sans-le-sous des garderies d’enfants.
Un texte irrésistiblement
drôle, piquant de spontanéité comme d’acuité sociologique. Pierre Terzian mets les pieds dans un joyeux bordel, où la langue valse comme les portraits d’un monde, saisissant, jouissivement ciselé, et c’est peu dire qu’on s’y sent bien dans cette bulle qui malaxe le réel mais jamais l’épaisseur de sa tendresse, si singulière.
Encore une fois Flore Vesco et sa plume à couper le souffle frappent fort avec cette revisite du Petit Poucet.
Elle fait de ce conte poussiéreux et connu de tous, une histoire étonnante, moderne, et évidemment féministe !
J’ai adoré.
A lire à partir de 15 ans.
Une écriture comme une drogue, une morphine aphrodisiaque, une fois ouvert impossible de ne pas précipiter la lecture afin d’en découvrir toutes les arcanes.
Trois personnages, trois destins, des passés comme des tranchées, des présents comme des attentes et des futurs comme des oublis.
Ces
âmes tourmentées sont une lente et précise exploration de nos démons intérieurs et de nos désirs de recommencer à zéro.
Intense, intime et viscéral !
Plein d'une fraîcheur, d'une simplicité et d'une vitalité insouciantes, où l'avenir se joue au présent, Željka Horvat Čeč consigne les tracas de l'enfance par-delà le fracas des bombes. Un portrait d'une jeune fille, ses troubles, ses émois et ses passions, en temps de guerre. Émaillé de poésie d'une véracité juvénile, ces scènes villageoises, où les conflits politiques et civiles effleurent, sont comme un baume, une idée enchantée de ce qu'est être un enfant dans un pays en proie aux grands tourments de l'histoire : la possibilité, toujours, d'un futur.
C'est quoi ce putain de merdier !
Ici, aux USA, la vengeance est un plat qui se mange froid, avec les couilles de blancs racistes dans les mains.
Le châtiment est une intrigue lacérée à coups de rasoirs et de barbelés. Une charge contre le suprémacisme blanc et les lynchages qui empoisonnent
les sols et les âmes.
Percival Everett est taquin, il se moque de la moitié de ses personnages, les réduit à des cous rouges ridicules, du KKK bien merdeux, Percival Everett carbure au sarcasme et à l'ironie, méthode parfaite de démantibulation du mythe américain : oui, le sang a coulé et il continuera de couler.
Un roman percutant qui brille par son propos et détonne par son langage châtié, un brûlot qui encolle comme de la pâte de chewing-gum sous une basket, Strange Fruits traité avec une grosse dose d’humour noir, une comédie déboulonnée parfois, le reste du temps : un Crade & Revenge en mode Armageddon.
Fable du clown triste, sourire et mélancolie, ardeur et déracinement, Le trille du diable fait du sens de l'exil une geste politique, quand l'archet frotte les cordes du violons c'est le chant d'un peuple et de son histoire qui élève les consciences, que reste-t-il d'humanité lorsqu'on emprisonne
et tue pour une parole ou une couleur ?, la musique peut-être, comme une corde vibrante, une croche du droit, une tristesse qui résonne, la mesure d'un monde porté par le sang des révoltes et de l'art.
Un court et grand texte métaphorique, parabolique, pièce maîtresse de ces œuvres où la musique sert de bouclier.
Artalbur ne veut pas travailler. Il cherche un emploi.
Professeur Foldingue d'une littérature de réel sans prise au mur, Capitaine Artalbur de la conquête à l'inemployabilité, Petit Malin du royaume de l'absurde stratifié qui dissimule la véritable absurdité du monde, Ingénieur en foutraque
Guignol délirant Prince du rire grinçant, Pierre Barrault qui es-tu ?
L'aide à l'emploi n'est pas une blague, L'aide à l'emploi est une bague de rétention qui empêche l'intestin (trop long) de se vider sur le bureau du conseiller à l'embauche.
Inquiétude. Effroi. Vanité. Brume. Sacrificiel. Un rendez-vous au sanatorium de Görbersdorf en 1912, un décor majestueux où rôdent la mort, la maladie et les bouteilles de Schwärmerei.
Un formidable roman niché dans les creux et les bosses de poumons phtisiques, qui, à la manière d'un conte
de pénombre automnale envoûte et entête, on y entre par la porte, on n'en sort jamais vraiment.
Dans une ambiance à la moribonderie désinvolte et volubile - on boit à tour de bras des liqueurs de plantes en slurpant des cuillères de goulash - des hommes malades viennent aux soins dans une vallée aux vertus réparatrices. Et on discourt beaucoup, on parle et on jase, on a son mot à dire sur tout. De philosophie, de métaphysique, de cosmogonie, de médecine. Et des femmes, il sera beaucoup question. Racontées par des hommes aussi intelligents qu'ils peuvent être ignares, cadenassés dans des idées fermées, des points de vue d'homme, arriérés, grotesques, plantureusement assis sur leur domination.
Une très stimulante réflexion à poumons ouverts, une fine exploration des domaines de curiosité en cours au début du XXème siècle.
Et tout cela observé, du coin de l'œil invisible, par des femmes mythologiques errant des lattes du plancher au voûtes des mansardes.
Drôlatique, inquiétant, ce Banquet des Empouses est un festin royal servi sur un plateau d'argent émaillé par la maîtresse géniale qu'est Olga Tokarczuk.
Un enterrement qui vire au grotesque dans un bourg isolé de Bosnie, les pieds dans la boue, au sein d’une famille dont les membres sont tous plus foutraques les uns que les autres, une vision complètement déjanté de la famille et des traditions.
Une délicieuse fantaisie des Balkans qui
échauffe l’esprit, ragaillardi les corps, et défrise les zygomatiques.
L’humour noir mord, la farce est belle.
Franchement désopilant, follement dépaysant !
Une fresque familiale pleine d’esprit, où les histoires et les destins s’entrecroisent comme les manières et les frasques, les tempêtes et les amours d’un panthéon divin.
Extrêmement bien construit, une mécanique huilée qui fait de la lecture un fleuve continu d’histoires et de destinées
tragico-comiques.
Un roman américain écrit avec la maestria d’une conteuse, et le tour de main d’une gentlewoman fraiseuse !
Working class roman, avec ses héros borderline, ses as de la démerde, ses soutiers vagabonds d'un capitalisme grand adorateur de chair humaine. La fraternité partout, les coudes serrés de ceux qui se serrent aussi le pantalon, la solidarité et les commandements des gars qui habitent cette seconde
zone de la société : ne jamais trahir les ouvriers, ne jamais lécher le cul des patrons.
Avec une poésie des ordinaires boulonnés au corps, des colères irisées contre ceux qui profitent de ceux qui n'ont pas grand-chose, une poésie de l'Amicale des Frères et Sœurs d'En-bas, Alberto Prunetti croque une galerie de portraits hauts en couleur, en fantaisie et en sueur et sang mêlés. Des portraits touchants, minables parfois, mais vivants, tenant la rampe à défaut du manche.
Odyssée Lumpen, c'est le regard débridé sur une vie qui se joue dans les marges, se marre dans la difficulté, s'accroche aux branches et s'imagine toujours des jours meilleurs.
Un vrai bon roman prolétaire sans manucure.
Un roman évanescent comme une mise au monde après comme une mise à mort. Léger comme le tic-tac régulier d'une horloge, ronronnant comme les trilles et les gazouillis des oiseaux de nos prairies et de nos villes.
Premières plumes semble porté par les vents de la reconstruction, du retour à
soi. Tuer le père n'est pas une option, le père mourra de lui-même, il faut alors vivre avec l'absence avec les ratés. Grandir dans son propre cœur, joliment accompagné d'amour, plutôt que de se voir grandir dans celui d'un autre. En somme, réparer l'oiseau pour se réparer soi-même, l'accompagner et le laisser vivre sa vie, comme sa propre vie à soi.
Premières plumes c'est ça, un père un fils, tous les pères et tous les fils, un oiseau et tous les oiseaux du monde. Une sagesse et une intimité retrouvées.
Un roman évanescent comme une mise au monde après comme une mise à mort. Léger comme le tic-tac régulier d'une horloge, ronronnant comme les trilles et les gazouillis des oiseaux de nos prairies et de nos villes.
Premières plumes semble porté par les vents de la reconstruction, du retour à
soi. Tuer le père n'est pas une option, le père mourra de lui-même, il faut alors vivre avec l'absence avec les ratés. Grandir dans son propre cœur, joliment accompagné d'amour, plutôt que de se voir grandir dans celui d'un autre. En somme, réparer l'oiseau pour se réparer soi-même, l'accompagner et le laisser vivre sa vie, comme sa propre vie à soi.
Premières plumes c'est ça, un père un fils, tous les pères et tous les fils, un oiseau et tous les oiseaux du monde. Une sagesse et une intimité retrouvées.
Une impressionnante saga familiale, qui de la veille de la Première Guerre Mondiale à nos jours interroge sur la transmission de la violence, le poids des secrets d'une génération à l'autre. Anne-Laure Bondoux nous tient en haleine sur près de 500 pages, en mêlant petite et grande histoire. En résumé : une Pépite d'Or au salon de Montreuil bien méritée !
Une ambiance hivernale féérique et chaleureuse, des amis qui fêtent un anniversaire sous la neige... et pour couronner le tout la recette du gâteau à la dernière page !
Une enquête SO BRITISH, dans un grand magasin de jouets londoniens, à la veille de Noël...
L'humour est au rendez-vous, mais aussi de belles valeurs : générosité, empathie, imagination...
Dès 8 ans
Un très bel album qui aborde tout en poésie les thèmes de l'écologie et de la surconsommation... et qui invite à profiter de la nature, du monde qui nous entoure, et à sortir de chez soi ! Dès 4/5 ans.
Un magnifique album des Fan Brothers sur la différence, l'acceptation de soi et l'entraide. Cette aventure est aussi une belle ode à la liberté !
Inspirée d'une histoire vraie, cette singulière histoire de la plus grande des femmes pirates, ayant vécu en Chine au 18ème siècle, nous entraîne à un rythme ébouriffant. Arts martiaux, suspense, humour, sans oublier un zeste de romance pour parfaire le tout, sans jamais tomber dans le côté fleur bleue car ce roman est délibérément féministe !
Avez-vous déjà vu une musaraigne manger dans une cantine d'entreprise ou réussir fièrement un Rubik's Cube ? Celle d'Akiko Miyakoshi le fait avec tant de grâce et de poésie que l'on ne peut que fondre en la suivant dans son quotidien, ses amitiés et ses rêves de voyage.
Pendant que maman chat s'endort sur son livre, trois petits chatons dorment paisiblement... vraiment ? Non, car ces chatons sont de sacrés coquins ! Une histoire tendre et drôle servie par les très belles illustrations d'Audrey Poussier. Sublime double page, où la maman s'élance au secours de ses petits, symbolisant à merveille l'amour infini d'une maman et sa capacité à rassurer d'un geste... mais aussi de fixer les règles et de "siffler la fin de la récréation" !
Un phare au large de la Norvège, un quotidien rude et monotone, et une vie qui s'organise vaille que vaille, entre amours déçues, mariages de convenance et désir de liberté. Trois voix s'expriment tour à tour, tissant les mailles d'une histoire d'une tristesse insondable. Là où les oiseaux s'envolent, les vies de Johan, Darling, Marie et les autres viennent se fracasser lourdement sur la rudesse d'une vie de labeur et les espoirs déçus. Ce roman puissant et noir plaira à coup sûr aux amateurs de littérature scandinave.
Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise, orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en
trouvera le courage au fil des pages, grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble ils ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Pas facile d’être celui du milieu dans une fratrie, on est ni le grand, ni le petit, ni celui qui qui doit montrer l’exemple, ni le petit chouchou des parents, on doit suivre ou ne pas suivre. Mais ce qui importe c’est qu’on est entouré d’amour.
Quel beau thème et quelles belles illustrations,
tout en tendresse.
Déjà très admiratrice du travail de Béatrice Alemagna et complètement "gaga" de Pascaline...cette chauve-souris coquine que l'on découvre dans "Même pas en rêve !" Je la retrouve dans ce nouvel album pour mon plus grand plaisir. Et qu'est ce qu'il est drôle, singulier, vivant... vraiment au top du top !